ALBA, VILLAGE DE CARACTÈRE

Labellisé aujourd’hui "village de caractère", Alba fut, du Ier siècle avant J-C au IVe siècle après J-C, le chef-lieu de la cité des Helviens : Alba helvorum, un des trois principaux pôles gallo-romains en Rhône-Alpes. Entre 1980 et 2000, des fouilles archéologiques ont permis de retrouver les traces de cette importante cité, les vestiges d’un théâtre romain, d’un centre monumental et d’un sanctuaire, en libre accès toute l’année aux visiteurs.

À l’intérieur des fortifications du village, datées du XIIIe siècle, un labyrinthe d’étroites ruelles pavées et voûtées nous dévoile le charme d’une architecture bicolore, tel un damier de pierres de basalte noir et calcaire blanc. La plupart des maisons ont été construites aux XVIe et XVIIe siècles, mais certaines sont plus anciennes encore. Inscriptions, linteaux de porte décorés ou reliefs bibliques murmurent chacun leur histoire au promeneur attentif. Au fil du parcours, grâce à une signalétique appropriée, le visiteur reconnaîtra d’autres témoins du riche passé historique d’Alba.


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L'église Saint André

Historique...

La construction de l’église Saint André s’étend sur un siècle de 1598 à 1699. Elle succède comme lieu de culte à la chapelle castrale Saint André (à l’angle des rues de l’Arceau et du Four) mais aussi aux églises Saint Pierre et Saint Martin éloignées de l’agglomération et détruites durant les Guerres de Religion (entre 1540 et 1598, date de l’édit de Nantes qui met fin aux guerres de religion sous Henri IV).

La construction de l’église Saint André s’étend sur un siècle de 1598 à 1699. Elle succède comme lieu de culte à la chapelle castrale Saint André (à l’angle des rues de l’Arceau et du Four) mais aussi aux églises Saint Pierre et Saint Martin éloignées de l’agglomération et détruites durant les Guerres de Religion (entre 1540 et 1598, date de l’édit de Nantes qui met fin aux guerres de religion sous Henri IV).

Le plan de l’édifice est simple avec une nef, un chœur rectangulaire et une chapelle latérale au nord. En 1699, à l’est de la chapelle est rajoutée la sacristie. Depuis le milieu du XVIIème siècle jusque vers 1850, le cimetière occupait une partie de la place du château actuelle. A noter le relief de la nativité sur la maison voisine.

Echauguette - église St-André

Vue de l’autre côté de la rue du Barry (qui reprend le tracé du fossé entourant les anciennes fortifications) le clocher mur à 3 ouvertures est bien visible.

La particularité de cet édifice c’est qu’il est adossé au mur d’enceinte taluté des fortifications du XVe siècle, qui était renforcé à l’angle sud-est d’un élément de défense : une échauguette dont on voit encore la base.

Cette échauguette a été tronquée à la suite de la réfection de la toiture. Les maîtres d’œuvre, maçons du pays, avaient reçus l’autorisation de prélever des pierres en calcaire taillé, dans les ruines autour de St Pierre. Ils les ont remployées en parement sur toute une partie de la façade méridionale et dans le clocher.

Cloche date de 1538 récupérée dans une église d’Aps désaffectée après les troubles religieux.


La cité médiévale

Le bourg médiéval s’est construit en arc de cercle autour du château érigé sur un dyke volcanique. Il se parcourt par un réseau de ruelles dallées. Au fil du parcours, le visiteur retrouvera, par une signalétique appropriée, les témoins d’un riche passé historique...

Modification du nom du village au cours des époques :

  • ALBA HELVORUM : nom antique avant et après la conquête romaine (Ier siècle av.J.C -> Ve siècle ap. J.C).
  • APS  : nom du village au moyen-age (XI e siècle = du nom du seigneur d’Aps au château -> 1903)
  • ALBA : 1903 -> 1983
  • ALBA-la-ROMAINE : depuis 1983

 Le bourg médiéval s’est construit en arc de cercle autour du château érigé sur un dyke volcanique. Il se parcourt par un réseau de ruelles dallées. Au fil du parcours, le visiteur retrouvera, par une signalétique appropriée, les témoins d’un riche passé historique...


Architecture :

La particularité d’Aps et de La Roche c’est son architecture mêlant le basalte, pierre noire d’origine volcanique, et le calcaire, pierre blanche, dont une partie est récupéré sur les ruines de l’ancienne cité antique d’Alba. Ces pierres calcaires déjà taillées étant utilisées le plus souvent pour l’encadrement des portes et des fenêtres, pour la construction des escaliers, alors que le basalte plus difficile à tailler constituait en grande partie les murs.

L’ensemble des maisons visibles actuellement datent pour la plupart du XVIème-XVIIème s. à quelques exceptions près (maisons du XIVe et XVe s.). L’architecture reste similaire pour l’ensemble des constructions : un comble (grenier) sous les toits, une pièce à l’étage qui sert de logement et à laquelle on accède par un escalier intérieur ou extérieur (rue du Four) et une pièce voûtée au rez-de-chaussée appelée « la crotte » qui sert de boutique, d’atelier, de cave ou d’étable d’où son nom.

Arc boutant - Grande Rue - Alba

Entre les maisons enjambant la rue, on remarque la présence d’arc-boutants servant à renforcer les murs des maisons se faisant face.


Circuit pédestre - vieux village d’Alba

  • 1. Portail de la Trappe. Porte situé au nord de la cité médiévale, en bas de la rue principale du village médiéval (Grande rue). L’enceinte fortifiée d’Aps comprenait 4 portes et 3 tours.
  • 2. Emplacement de la Porte de Villeneuve
  • A. Maison du XVIe s. Maison construite fin XVème - début XVIème : actuellement le centre de documentation archéologique, réservé aux archéologues, non accessible au public. La porte d’entrée possède un linteau en accolade (technique utilisée au XVème s.). A noter un cœur inversé gravé au centre du linteau. Sous l’escalier sont conservés une borne miliaire et une stèle funéraire.

En 144-145, les magistrats de la cité d’Alba bornent la voie dite « Antonin le Pieux » allant de Vienne à Nîmes. Sur tout le territoire helvien des bornes sont édifiées tous les miles pas d’où le nom de bornes miliaires. La numérotation part de la capitale, ainsi cette borne est la 4e en direction du Nord (de Vienne). Aujourd’hui, une copie de cette borne est installée près de son emplacement d’origine, le long de la Nationale 102 en direction du Teil. Inscription en latin : « Imperatori Caesari – Tito Aelio Hadriano – Augusto Antonio – Pio Patri Patriae – Tribunitia Polestate VII – Consuli IIII – Millia Passum IIII » Traduction : « A l’empereur César, Titus, Aelius, Adrien, Auguste, Antonin le Pieux, Père de la Patrie, Tribun pour la 7ème fois, Consul pour la 4ème fois. Quatre mille pas. » Le mile romain = 1478 m.

- B. Maison en partie du XIVe s. Architecture des portes en arc brisée typique de la période.

- C. Chapelle St-André. Mentionnée pour la première fois en 1281, lors de la signature de la charte de Franchise, l’édification de la chapelle Saint André pourrait cependant remonter au XIème ou XII siècle (il s’agissait d’une chapelle castrale). En 1598, la chapelle étant trop exiguë pour le nombre de paroissiens, la communauté d’Aps entreprend de construire une église plus vaste. Dès 1599, la chapelle est vendue aux enchères pour financer les travaux de la nouvelle Eglise Saint André. Elle sera transformée tour à tour en presbytère, en maison commune (mairie) et école. Actuellement propriété privée. Sur la porte datée du XVème siècle, figure gravée sous son larmier, un passage de psaume : « Seigneur, ne me trouble pas dans mon attente, je mets ma confiance dans le seigneur ».

  • D. Tour de l’Horloge.
Tour de l’Horloge XVIIe s.

Au XVIIe s. construction d’un « beffroi » nommé Tour de l’Horloge. En observant les façades nord et ouest de cette construction, nous pouvons cependant noter la présence de vestiges d’une construction antérieure, à arcades ; peut-être l’ancienne halle. Sur la face ouest, l’arc conservé à un rayon de 1,66 mètres. Restitué, il devait présenter une ouverture de plus de 3 mètres.

Il semble que les ouvriers chargés d’édifier la tour ont réutilisé l’angle de l’ancienne halle médiévale. La tour de l’horloge est un beffroi (appelé aussi campanile dans le midi de la France), elle symbolise l’autonomie et la puissance de la ville. Son clocher abritait une cloche qui date de 1602 et qui est depuis 1939 à la mairie.


  • E. Ancienne fenêtre à croisée 1541, Haut-relief Adam et Eve. Chaque personnage est accompagné du démon : Adam à gauche avec un serpent à tête de canidé et Eve à droite autour de laquelle s’enroule un serpent à torse humain lui donnant la main.
  • F. Relief de la nativité XVIe s. : Scène biblique avec représentés l’enfant Jésus, Marie, Joseph, l’âne et le bœuf et des angelots. Proviendrait de la chapelle castrale St André
  • G. Eglise Saint André.
  • H. Inscription gallo-romaine. Cette stèle funéraire est une copie. L’originale de la pierre tombale est datée du Ier siècle. L’inscription nous apprend que L. Pinarius Optatus était membre d’un collège funéraire, une sorte d’association. A sa mort, ses confrères se sont occupés de ses funérailles et ont procédé à la crémation de son corps

    Grande rue : Hache gravée. Une hache en bas-relief est visible sur l’arc d’une porte d’une des maisons au bout de la Grande-rue. Elle appartenait à un maréchal-Ferrant (personne qui ferre les chevaux et fait office de vétérinaire), au début du XVIIIème siècle.


Un peu d’histoire : Après l’abandon de la cité romaine dans la plaine, il faut attendre le Moyen-Age pour trouver mention d’une nouvelle agglomération à l’emplacement du village actuel sur les hauteurs voisines. Ce domaine appartient à la famille d’Aps qui l’aurait possédé selon la tradition, depuis le XIe siècle. Cette famille donne son nom à la localité qui le conservera jusqu’en 1903, date à laquelle elle reprit celui d’Alba.

Jusqu’au XIIIe siècle le territoire d’Aps est la propriété de l’évêque. Au milieu du XIIIe siècle c’est la famille des Deux Chiens qui devient propriétaire.

En 1281 la famille des Deux Chiens signe dans la chapelle St-André la charte de franchise qui limite les droits seigneuriaux. C’est une étape importante pour la vie du bourg d’Aps, qui voit ainsi s’établir les premières règlementations du système féodal. Très vite, à la suite du mariage de Blonde de Deux-Chiens avec Giraud Adhémar, seigneur de Grignan, la seigneurie tombe entre les mains des Adhémar et y restera jusqu’à la fin du Moyen-Age.

A partir de 1567-1571 les guerres de religion ont d’importantes conséquences sur la vie d’Aps : les églises paroissiales St Pierre et St Martin, construites hors remparts, sont détruites. En 1620 on contruit l’église St André dans le village.

Après les Adhémar, la seigneurie est possédée par Georges de la Beaume de Suze. En 1614, Louis XIII élève la Baronnie d’Aps au rang de Comté.

Le 10 août 1789 le château est saccagé. Le dernier comte d’Aps fut Charles-Laure de Montagut.


Le château d'Alba

C’est au XI e siècle, que les évêques de Viviers, décident de construire un donjon carré sur le dyke volcanique d’Alba et d’y installer la seigneurie d’Aps.

Renseignements :

Château d’Alba - 07400 Alba-la-Romaine
Tél : 04 75 52 42 90 ou 04 75 52 40 97

E-Mail : chateau.alba@wanadoo.fr


 

Historique :

475 : La cité antique, Alba Helvorium, est abandonnée par ses habitants suite au transfert du siège épiscopal décidé par les évêques de Viviers. Les vignes recouvrent la cité pendant 6 siècles et la cité sert de carrière où l’on récupère des pierres calcaires déjà taillées.

XI ème siècle : construction du donjon carré sur un dyck volcanique autour duquel la population se regroupe formant le 1er castrum. Par la suite, il deviendra un château fort et l’aspect actuel date du XVII ème siècle, époque de la renaissance.

1240 : Fortification des enceintes médiévales d’Aps et de La Roche d’Aps. Aps était une baronnie.

1267 : Pons II de Deux Chiens se rallie à la couronne de France. A la suite du mariage entre Blonde de Deux Chiens et Giraud d’Adhémar, seigneur de Grignan, la seigneurie d’Aps appartient à la famille Adhémar.

1290-1568 : Les Adhémar (Giraud d’Adhémar de père en fils) règnent en tant que Barons d’Aps et co-seigneur de La Roche d’Aps avec la famille Du Teil (Barons du Teil).

1612-1668 : Famille de la Beaume de Suze règne. C’est à cette famille que l’on doit l’aspect actuel du château.

Le 10 août 1789 le château est saccagé. Le dernier comte d’Aps fut Charles-Laure de Montagut.

1668-1793 : Famille de Montagut.

1779 : les habitants d’Aps refusent de s’acquitter de certaines redevances. Le château devient un bien national.

1834 : Branche des Montagut s’éteint.

1880 : Docteur Gaillard entreprend des restaurations, les propriétaires se succèdent jusqu’en 1975.

1975 : Docteur Magdeleine Frimat entreprend des restaurations, ouvre le château au public, organise des expositions tous les étés et accueille spectacles et séminaires, aujourd’hui ses enfants continuent son oeuvre. La restauration est menée avec l’aide des monuments historiques, le château étant inscrit à l’inventaire supplémentaire.


Le hameau de La Roche

A quelques minutes à pied du village, on trouve le hameau de La Roche construit avec les mêmes matériaux que ceux d’Alba. En 1240 le seigneur d’Aps devient co-seigneur de la Roche. Ce petit bourg a été fortifié en même temps qu’Aps : on y trouvait 7 tours et 3 portes. La Roche était une localité bien distincte, indépendante d’Alba. 42 habitations y étaient construites...

A quelques minutes à pied du village, on trouve le hameau de La Roche construit avec les mêmes matériaux que ceux d’Alba. En 1240 le seigneur d’Aps devient co-seigneur de la Roche. La porte Bressac possédait une herse fermant la Breteche {JPEG}ville. Elle est surmontée d’une meurtrière et d’une bretèche.

Dans le hameau de la Roche, le donjon primitif se laisse deviner par quelques murs implantés au sommet du neck volcanique autour duquel s’est regroupé l’habitat (le roc St Jean).

La structure urbaine de la Roche est à peu près identique à celle d’Alba. On y trouve le même type de maisons certainement mieux conservées (rue du Vallat, rue de la Double et du Four). Ici apparaît de plus un type de construction où l’escalier extérieur conduit à une terrasse jetée au dessus de la rue (rue du vallat) ; parfois la terrasse dessert 2 maisons en vis à vis ayant chacune son escalier extérieur (rue de la double).

La Roche eut très tôt une maison commune, ou consulaire, mentionnée depuis le XVIe siècle et située dans la rue du Four.

En 1667 une chapelle est construite. Aujourd’hui il n’y a plus de cloche : cette dernière est à Viviers dans l’église St Laurent. Devant une croix en calcaire, fichée dans une base en basalte, porte la signature Vernet et la date 1817.

En 1970, la chapelle de La Roche est restaurée en vue de devenir le musée archéologique du village. Aujourd’hui, une mosaïque scellée au sol de la chapelle garde trace de ce projet. Découverte en 1967 dans une maison d’un helvien notoire, elle présente des formes géométriques toutes simples, en noir sur fond blanc. On date ces motifs entre le Ier et le IIIe siècle.

La Chapelle de La Roche se prête idéalement à des manifestations culturelles.


LA ROCHE - CIRCUIT PEDESTRE

  • A. Portail de la Trappe : Une des 3 portes de la ville fortifiée menant à la rivière de l’Escoutay. La porte garde trace des vestiges d’une bretèche.
  • B. Porte de Bressac : du nom du propriétaire du quartier au XIIIème siècle, Pons de Bressac, est le vestige de l’enceinte le mieux conservé.
  • C. Tour de Bressac
  • D. Chapelle
  • E. Maison Consulaire La maison consulaire de La Roche apparaît dans les textes dès le début du XIVème siècle. Lieu de réunion des syndics du petit bourg, elle abritait également le four banal. Les habitants de la seigneurie étaient tenus de cuire leur pain en ce lieu, tout en payant une taxe qui s’élevait au vingtième de leur production de pain. La présence du four en ce lieu laissera un nom à la rue : la rue du Four.

Le site archéologique

L’existence d’une occupation antique dans la plaine viticole d’Alba est connue depuis plusieurs siècles. En travaillant la terre, les vignerons dégageaient des pierres de tailles, des colonnes, des mosaïques, des conduites de plomb, des fragments de marbre, des monnaies et même des statues en bronze ou en pierre. Cependant, il faut attendre 1861 pour que soit attesté l’implantation de la cité antique « Alba Helviorum » dans la plaine d’Alba...

LA VIE D’UNE CITE

Les Helviens apparaissent dans l’histoire lors de la conquête romaine de la future Narbonnaise au Ier siècle av. J.-C. Alba devient le chef-lieu de leur cité. Son territoire, l’Helvie, correspondait à peu près au sud du département de l’Ardèche.

s Le théâtre antique - Alba-la-Romaine

La ville antique s’installe sur une voie de commu- nication reliant la Vallée du Rhône au Massif Central. Au IIe siècle apr. J.-C., période faste de la cité, la voie qui relie la cité à Nîmes, est jalonnée par les magistrats d’Alba de bornes miliaires où est gravé le nom de la cité. On peut voir aujourd’hui un moulage d’une de ces bornes sur la RN 102 qui relie Le Teil à Alba. Pline l’Ancien relate au Ier siècle ap. J.-C. dans l’Histoire Naturelle l’invention d’un cépage de vigne à la floraison d’un jour par les Helviens.

Ville ouverte, sans rempart, la ville se développe sur 30 hectares. Ses limites sont marquées par les nécropoles comme celle de « Saint-Pierre » située à l’entrée du village actuel. A la fin de l’Antiquité, une église paléochrétienne est édifiée sur l’emplacement de cette nécropole.

Au cœur de la cité, le centre monumental regroupe un vaste ensemble d’édifices à vocation administrative, civique, religieuse et économique autour de son forum. La fonction de ces édifices est difficile à définir, comme c’est le cas pour les deux édifices situés au nord. Ils se composent d’un portique -un couloir couvert- sur quatre côtés enserrant un grand jardin avec des bassins d’eau. Quant aux deux bâtiments localisés au sud, ils se rattachent au forum. Ils appartiennent à son area sacra, c’est-à-dire l’espace du forum qui complète la grande place publique.

Le centre monumental est longé à l’ouest par le cardo maximus et des boutiques. Le cardo désigne une voie orientée nord-sud. La première voie nord-sud tracée lors de la fondation d’une cité s’appelle le cardo maximus. Au IIe siècle de notre ère, cette rue est dallée sur toute sa longueur de grands blocs de calcaire, encore en place par endroits. Une vingtaine de boutiques le borde à l’est. Certaines d’entre elles ont donné au cours de leurs fouilles des informations sur les objets qui y étaient vendus comme par exemple des lampes à huile.

A la limite Est de la cité, son théâtre a la particularité d’être traversé par un ruisseau. Trois théâtres se sont succédés au même endroit entre le Ier siècle av. J.-C. et le IIe siècle apr. J.-C.Au fil de ses modifications, le ruisseau a été canalisé. Le troisième théâtre avait une capacité de 3 000 places. Aujourd’hui, il accueille chaque été Le Nouveau Festival d’Alba.

Les habitations luxueuses, des domi, se situaient au sud de la ville près de la rivière, l’Escoutay. La domus « Pinard  » a livré 8 mosaïques dont une représentant des poissons et des mollusques d’eau douce. La richesse de leurs aménagements se retrouve également dans la domus de « La Planchette » qui possédait des thermes privés.

Au nord de la ville, le quartier de «  Bagnols  » concentre un habitat populaire et des activités artisanales. Ces maisons étaient construites avec des matériaux périssables tels que le bois et la terre. Ce quartier conserve également un sanctuaire. Ce lieu de culte va devenir au cours du Ier siècle apr. J.-C. le sanctuaire du culte impérial.

En 1992, la statue de l’empereur divinisé y a été retrouvée, ainsi que d’autres fragments qui portent à 8 le nombre de statues honorées au sein du sanctuaire.

A partir du milieu du IIIe siècle de notre ère la cité commence à décliner. Au IVe siècle apr. J.-C., Alba devient un siège épiscopal avant son transfert à Viviers à la fin du Ve siècle. La cité gallo-romaine perd alors son rôle de centre politique, administratif et religieux. L’ancienne cité devient une petite agglomération située à l’emplacement du village actuel. Il faut attendre le XIIIe siècle pour voir le nom « Aps » apparaître dans les textes.

LA RESTAURATION ET LA MISE EN VALEUR

L’existence d’une occupation antique dans la plaine viticole d’Alba est connue depuis plusieurs siècles. En travaillant la terre, les vignerons dégageaient des pierres de tailles, des colonnes, des mosaïques, des conduites de plomb, des fragments de marbre, des monnaies et même des statues en bronze ou en pierre. Cependant, il faut attendre 1861 pour que soit attesté l’implantation de la cité antique « Alba Helviorum » dans la plaine d’Alba. Jusqu’ici Viviers et Alba se disputaient son implantation.

Les premières recherches scientifiques commencent durant l’entre-deux guerre avec le dégagement d’une partie du théâtre par Franck Delarbre, maire de la commune. Une deuxième phase est abordée à partir de 1945 avec les Antiquités historiques et le monde universitaire. Ces interventions se localisent sur le site de Saint-Pierre et du théâtre.

La restructuration du vignoble albain à partir des années 80 risquait de détruire le patrimoine encore enfoui. Un nouvel essor des fouilles archéologiques se met alors en place avec l’intervention de plusieurs partenaires : l’Etat, la Région Rhône-Alpes, le Conseil général de l’Ardèche et la Commune. C’est au cours de ces vingt dernières années que la connaissance de la ville antique a été la plus importante. La planification des fouilles a permis de dégager le centre monumental, le sanctuaire impérial ainsi que des zones d’habitation. Cette période a également été bénéfique pour la compréhension de la campagne environnante avec la localisation de villas.

Après une restauration par les Monuments Historiques, le site est ouvert au public toute l’année. Un important chantier de valorisation est en cours de déploiement juqsu’en 2012. www.ardeche.fr Plusieurs animations sont mises en place : visites guidées, ateliers pédagogiques et notamment Le Nouveau Festival d’Alba, organisé par La Cascade, maison des arts du clown et du cirque : www.lenouveaufestivaldalba.fr .


BIBLIOGRAPHIE

  • DUPRAZ J., Carte archéologique de la Gaule. Ardèche, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, juillet 2001. (Notice d’Alba, pp. 97-194).
  • ESQUIEU Y., Les anciennes églises d’Alba, Lyon 1969.
  • FRAISSE C.,VOISIN A.-F., Alba-la-Romaine une ville antique à son apogée, Association les Enfants et Amis d’Alba, 2004.
  • LAUXEROIS R., Le Bas-Vivarais à l’époque romaine. Recherches sur la cité d’Alba, Paris 1983.
  • LAUXEROIS R., ANDRE P., JOURDAN G., Alba, de la cité gallo-romaine au village, Guides archéologiques de la France n°5, Paris 1985.

Le livre "Une ville antique à son apogée" raconte l’histoire de la capitale des Helviens et de ses habitants à l’époque antique. "

Au travers de ses nombreuses illustrations et de ses textes, cet ouvrage permet une découverte en trois dimensions du site archéologique.

aquarelle - centre monumental ALBA-LA-ROMAINE "Une ville antique à son apogée" en vente dans les commerces d’Alba-la-Romaine et par correspondance : prix 8 € (+ 3 € de frais de port)