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Canal de Charras

Historique

Le canal de Charras est réalisé pour évacuer l'eau des terrains situés entre l'embouchure de la Charente et les marais de la Petite Flandre. Appelé autrefois aussi canal de Réverseaux, il correspond à la partie canalisée de la rivière la Gères et de son affluent la Devise. La partie amont du canal se trouve au Gué-Charreau. Il récupère l'eau de plusieurs fossés creusés pour drainer les terres sur ses deux côtés.

Déjà en 1331, des lettres patentes du roi Philippe VI autorisent les habitants des paroisses voisines de créer un port au Gué-Charreau en faisant des travaux de canalisation sur le cours inférieur de la Gères. Ce port permet de transporter facilement jusqu'au fleuve leurs produits, principalement des vins. Mais dès 1345, à la requête des bourgeois de La Rochelle et de Saint-Jean-d'Angély, de nouvelles lettres patentes demandent le destruction du port et des ouvrages qui s'y rapportent.

Le dessèchement du marais du Roi (environ 3000 hectares) est autorisé par un arrêté royal en date du 29 août 1713. Il est prévu de se servir de l'écours de la Brelandière, recreusé, pour canaliser les eaux de la Gères. Les travaux sont effectués entre 1714 et 1716, sous la direction des ingénieurs Raffin et de la Roullay, par le sieur Louis Denis et ses associés. A Charras sont édifiées une écluse et une maison pour l'éclusier, et, en amont, un pont au Perré des Oueilles. Cette première partie des travaux effectuée, des difficultés financières surviennent, empêchant de les poursuivre.

A la fin du 18e siècle, sur les plans de l'intendant Réverseaux, les travaux du canal sont repris sous la direction du comte de la Tour du Pin, nommé directeur des travaux de dessèchement des marais de Rochefort, avec l'aide de soldats. A cette époque, la voie d'eau qui doit être transformée en canal est nommée "la Gère" avec son contre-fossé "la Brelandière". Les travaux interrompus par les évènements révolutionnaires, les ouvrages abandonnés se dégradent très vite et les marais redeviennent insalubres.

Les travaux ne reprennent qu'en 1809, sous la direction de l'ingénieur en chef Champion de La Bretonnière, par l'ingénieur Masquelez, pour se terminer trois ans plus tard. La largeur du canal, prévue de 12 mètres à l'origine, passe à 10 mètres. Un pont-écluse muni de porte à flots ou à marée est construit à son embouchure pour éviter aux eaux de la marée montante chargées de vase de l'envahir et permettre au trop-plein d'eau douce de s'évacuer. En 1810, 450 hommes sont occupés à creuser le canal et son contre-fossé. L'insalubrité des marais est telle que, en 1809, 60 travailleurs sont atteints de paludisme.

Ce canal ne sert qu'au dessèchement des terres et n'est utilisé pour naviguer que par des petites barques pour le transport du sel, contrairement au projet initial. Ce dernier prévoyait que ce canal favorise le commerce des vins, eaux-de-vie, bois et autres denrées produits à Surgères et dans les communes voisines. D'ailleurs, il reste classé, jusqu'en 1926, en tant que voie navigable. Dans les années 1930, son entretien annuel, semblable à celui de la Bridoire, consiste en fauchage, réparation des talus et dragage des vases, pris en charge par le Département.

De nos jours, ce canal est entièrement géré par l'Union des marais de la Charente-Maritime (UNIMA).