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LA CHAPELLE SAINT JEAN

La chapelle St Jean (ou Saint Jean Baptiste selon les sources), située sur un monticule dessiné par les eaux dont celle du ruisseau Saint-Jean et domine le vallon, est le cœur d’une ancienne église dont la nef a aujourd’hui disparu. Autrefois, elle devait être aperçue des chemins du Moyens Age qui longeaient la Meurthe.

Cet édifice daterait du XIIIe siècle. Il se présente sous l’aspect d’une tour carrée, trapue à deux pignons, autrefois coiffée d’un toit à deux rampants couverts de tuiles plates.

Aux quatre angles de petites colonnes engagées, de sections octogonales, se terminent par un chapiteau octogonal également, au tailloir saillant et supportant encore les amorces des nervures. Chapiteaux et colonnes mesurent environ un mètre de hauteur. Les chapiteaux des deux colonnes du chevet sont ornés de trois feuilles trilobées caractéristiques de la sculpture du XIIIe siècle.

Les deux murs latéraux sont percés de baies, qui par leur style gothique flamboyant, auraient pu être modifiées au XVe siècle.

L’histoire :

Il n’existe pas actuellement de mention connue de cette chapelle dans les archives lorraines. Edifices trop peu important, ou trop éloigné de Metz, siège de l’évêché dont elle dépendait aux premières heures de son existence.

Une des hypothèses évoquées serait que la Chapelle a été érigée à la mémoire des morts tués en 1341 au cours d’une bataille qui s’est déroulée sur le territoire de la commune et qui a opposé les troupes de l’Evêque de Metz Adémar de Montel à celle du Duc Raoul de Lorraine (1320-1346). L’affrontement aurait eu lieu le jour de la Saint-Jean d’où la dédicace de la chapelle. Mais cette hypothèse est remise en cause par Jean Luc Staub et par la datation du bâti conservé. De plus pour expliquer la disparition de la nef de l’édifice, il est parfois avancé qu’il s’agirait de l’ancienne église du village qui aurait été déplacée suite aux destructions consécutives aux attaques des Suédois qui ont ravagés le territoire en 1635.

Lieu de pèlerinage :

Autrefois, la Chapelle Saint-Jean était aussi un lieu de pèlerinage permettant de guérir certaines maladies de la peau (furoncles, exéma, verrues, psoriasis, etc.).
L’utilisation de la chapelle est attestée jusqu’en 1914, date à laquelle tombe en désuétude le pèlerinage dédié à Saint Jean Baptiste.

Le pèlerin, atteint d’une maladie de peau, devait balayer l’intérieur de l’édifice en reculant fac à l’autel avec un balai constitué de rameaux de bruyère. A partir de ce moment, le bâtiment reculé du village, commence à se dégrader.
Son état de délabrement à la fin des années 1920 nous est connu grâce à deux documents, un croquis de J Lemoine daté de 1928 et un texte de E Delorme publié en 1927.


Les sources documentaires restant après muettes jusqu’en 1962 où nous retrouvons la chapelle effondrée dans un état d’abandon total.

Les travaux de restauration :

 En 1984, une association de sauvegarde du patrimoine est créée sous la présidence de Gérard Caussaint. Les travaux vont alors s’échelonner jusqu’en 2016. Ils seront principalement réalisés par des bénévoles sauf pour les tâches très techniques qui seront confiées à des entreprises spécialisées.

Ainsi au cours des années 1990 et 2000 seront reconstruit les murs, la voute et la toiture du bâtiment.

Aujourd’hui, la rénovation est terminée. Merci à tous les bénévoles et à toutes celles et ceux qui ont suivi le défi fou de Gérard Caussaint.

Une fête ainsi qu’une messe est célébrée à la Chapelle Saint Jean depuis tous les ans au mois de juin