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Élément précédent

Eglise

Notre commune n’entre dans l’histoire écrite qu’au commencement du 12ème siècle. Voici le document qui l’indique « Un prêtre sous le titre de Chapelain de Saint Germain attaché à sa desserte souscrivit en 1147 un acte par lequel ARTAUD de CHASTELLUX donnait à l’abbaye de Reigny usage et pacage dans ses bois entre Cure et Cousin » Notre clocher daterait donc de cette époque. De l'ancienne église seul le clocher, datant du 13ème siècle , subsiste. Elle a été reconstruite au cours des années 1870-1871. Dans le beffroi, avant la Révolution, ,s'y trouvaient 3 cloches, une seule y est restée. Elle avait été refondue en 1677 après s'être brisée au sol à la suite d'un violent coup de foudre qui avait détruit une partie du clocher en 1671( Histoire de St germain. Abbé Tissier ).Les emplacements des 2 autres cloches dans le clocher ont été occupés depuis grâce à un généreux donateur. Maintenant 4 cloches s'y tiennent compagnie. L'ancienne a été électrifiée, elle égraine les heures, les demi et sonne les angélus.

Le clocher se trouvait au centre de l’édifice jusqu’en 1871 date de la reconstruction de l’église. Depuis sa construction sa toiture était en bardeaux. Le bardeau est une planchette de bois de 30 à 40 cm de longueur et d’une largeur de 10 cm en chêne ou châtaignier façonné à la hache. Cette toiture qui au cours des ans avait du subir l’assaut de bien des orages et tempêtes et maintes fois réparée était devenue dans un tel état de délabrement que sa réfection s’imposait d’urgence . Le conseil municipal en décida par délibération en date du 24 septembre 1929. Un devis fut établi par un architecte d’Avallon et par soumission le travail fut confié à une entreprise de Semur. Il était dit dans le projet que la toiture serait refaite en ardoises d’Angers fixées par clous de cuivre sur voltige de o,012 d’épaisseur. Or peu d’années après les ardoises par grand vent s’envolaient comme feuilles mortes. L’architecte consulté prétendit qu’un courant d’air existant du fait de la malfaçon des abats-son en était la cause. Il y fut remédié selon ses indications et même un plafond fut établi au dessus du beffroi supportant les cloches.

Malgré ces modifications les ardoises continuaient à s’envoler. Le conseil municipal s’en inquiéta et avant la fin du délai décennal de garantie engagea une action judiciaire contre les responsables des travaux, entreprises et architecte. Un expert fut nommé par le tribunal. Son rapport concluait que la cause de cet état de choses était le manque d’épaisseur des voltiges ou planches sur lesquelles étaient fixées les ardoises. Elles auraient du avoir au minimum 0,018 d’épaisseur et elles avaient 0,012. Les clous les traversant le mouvement des ardoises sous l’action du vent les ébranlait, agrandissait leur logement et n’ayant plus de résistance s’envolaient avec les ardoises. La responsabilité de l’architecte se trouvait ainsi engagée. D’autre part il fut trouvé quelques clous en fer galvanisé alors qu’ils auraient du être en cuivre. L’entrepreneur eut aussi sa part de responsabilité. Les deux tiers du coût de réfection de cette toiture furent mis à leur charge. Le dernier tiers représentait la valeur des ardoises restant à utiliser.

Peu après la guerre de 1939-1945 survint et notre vieux clocher resta en l’état jusqu’en 1946. La toiture fut refaite cette fois. Les ardoises furent fixées avec des crochets de cuivre sur liteaux. Le coq qui le surmontait était très abîmé. Il avait servi de cible aux allemands lors de leurs passages à Saint Germain et était transpercé. Il fut remplacé par un coq en cuivre. Le vieux coq réparé et repeint fait à nouveau face au vent sur le toit de l’ancien presbytère.

Dans le beffroi, comme dit plus haut, trois cloches s’y trouvaient avant la Révolution. Une seul y est restée jusqu’en 1929. Il avait été proposé d’offrir trois cloches à la commune. Le métal de l’ancienne devait être incorporé dans celui nécessaire à cette confection. Ce projet, à la veille de se réaliser fut abandonné. Un autre s’y substitua. Les trois cloches promises furent coulées et vinrent prendre place au clocher. Celle qui avait été descendue ne fut pas remontée de sitôt. Pendant la guerre et l’occupation elle resta discrètement cachée dans un coin de l’église de peur que l’occupant allemand ne s’en empare comme il le faisait de tout ce qui était cuivre, bronze etc. métal nécessaire et précieux pour son armement. Après la guerre l’abbé Joudelat, curé de la paroisse, la fit mettre sur un socle où elle servit de fonds baptismaux durant son pastorat. L’abbé Bossuyt qui lui succéda lui fit prendre sa place au clocher. Des dons faits par ses paroissiens et une participation communale lui permirent de la faire électrifier et depuis 1955 elle sonne l’Angelus matin, midi et soir et égraine heures et demies. Elle se trouve donc maintenant en bonne et harmonieuse compagnie. C’est l’ancêtre et quelle ancêtre puisqu’elle fut baptisée en 1695 ! Son diamètre à la base est de 1 m 15, son poids de 950 kg, sa tonalité est le fa. Sa jeune voisine a un diamètre de 1 m 02, son poids est de 675 kg, sa tonalité est le sol. La cadette a un diamètre de 0,80 m, son poids est de 325 kg, sa tonalité est le si. Enfin la quatrième, la benjamine, a un diamètre de 0,67 m, son poids est de 180 kg, et sa tonalité est le ré. Quand elles sont toutes en action elles forment un fort bel et heureux carillon.