Église Saint-Maximilien Kolbe

Architecte
Arthur Regnault, né en 1839 à Bain-de-Bretagne, mort en 1932, est un architecte français. Centralien de formation, on lui doit la construction de nombreuses églises en Ille-et-Vilaine. Il est surtout connu pour ses églises d’inspiration occidentale comme l’église Sainte Jeanne-d’Arc de Rennes ou encore les églises de Saint-Senoux et de Corps-Nuds aux clochers à bulbes néo-byzantins très atypique dans le paysage breton. Parmi ses autres réalisations, on trouve les églises d’Acigné, Bédée, Cesson-Sévigné, Châteaubourg, Les Iffs, Liffré, Maure-de-Bretagne, Montreuil-sur-Ille, Noyal sur Vilaine, Pocé-les-Bois, Thorigné-Fouillard et Tinténiac, ainsi que la chapelle du Châtellier à Pléchâtel

Matériaux
Schiste, granit, tuffeau, Brique. L’église de Corps-Nuds est classée aux Monuments Historiques.

Un point d’histoire
L’étroitesse et l’état de vétusté de l’ancienne église des XVIe et XVIIe siècles constituent les éléments moteurs de la prise de décision par le conseil de fabrique de construire un nouvel édifice au même emplacement, en 1875. Appel est fait à Arthur Regnault, l’un des architectes les plus prolifiques du département. Celui-ci élabore un projet très original, marqué par le style romano-byzantin, que l’on retrouve également pour l’église de Saint-Senoux. Cette volonté de distinction est sévèrement relevée par le ministre de l’Instruction publique et des Cultes, qui juge le couronnement et les formes du clocher absolument inadmissibles. L’octroi d’une subvention est conditionné par la transformation du projet. La nouvelle église s’élève petit à petit, en s’appuyant sur l’ancien édifice. Les ressources financières étant modiques, la contribution des paroissiens, notamment par le charroi des matériaux, s’avère essentielle pour mener le chantier à son terme.

L’église à trois vaisseaux dont la nef, de plan centré, est consacrée en 1890. Elle est destinée à accueillir de nombreux fidèles. La forme en bulbe du clocher est caractéristique du style néo-byzantin souhaité par l’architecte. Il semble même que cette originalité ait servi la propagande allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. D’après les anciens, l’église est utilisée en 1942 comme décor pour un film intitulé Battage du blé en Ukraine. Les figurants doivent revêtir des costumes russes et une borne kilométrique est recouverte par un étui sur lequel sont peints des caractères russes. Le metteur en scène réquisitionné n’est autre que Raimu. Ce film est probablement projeté en Allemagne durant l’été 1942, contribuant à tromper la population sur la progression réelle de l’armée allemande. Il est désormais introuvable.