Le château de Dieulouard

On peut dire que la maison forte de Dieulouard a été bâtie vers l’an 1000 pour protéger de leurs assaillants les habitants d’un nouveau village, celui que Heimon l’évêque de Verdun venait de recevoir en héritage. « Dieu lou warde ! » avait dit le prélat : Que Dieu vous garde car vous êtes très éloignés de moi…

Siècle après siècle détruit et rebâti, brûlé puis restauré, le château devint au 14ème une forteresse imposante : une façade rectiligne de 100 m de long tournée vers l’Est, une enceinte en demi-cercle vers l’Ouest, huit tours cylindriques et des murailles crénelées, une porte fortifiée précédée d’un pont à bascule et d’un pont de pierre à quatre arches…

Dieulouard était alors siège d’une prévôté Verdunoise comptant sept villages (préfigurant une communauté de communes ?), terre évéchoise enfoncée comme un coin dans le duché de Lorraine, poste d’observation de l ‘évêque sur la vallée de la Moselle et contrôle de son commerce fluvial. Dès 1500, on parle en effet dans les archives des « ouélés » vosgiens descendant sur l’eau leurs trains de bois vers les Pays-Bas, remontant au retour avec des bourricots chargés de harengs salés, drapiers de St Nicolas et négociants de Metz, marchands de vin de Moselle, saulniers du pays des Etangs…

Peu à peu, les ponts de Scarpone, surveillés en principe par le seigneur de Mousson, furent délaissés car le trafic Est-Ouest des chariots passa par le Pont sous Mousson, ville marchande qui devint par la suite universitaire.

En 1660, le château de Dieulouard fut écrêté et rendu inoffensif ; à la Révolution, il devint bien national et fut vendu ; on le partagea en lots pour loger une quinzaine de famille qui percèrent de nouvelles fenêtres et aménagèrent des jardins.

Il fallut attendre 1970 pour voir apparaître un effort de réhabilitation, la restauration du Logis Episcopal et la création d’un musée gallo-romain.