Origine de Gaillefontaine
Introduction :
Gaillefontaine fut la plus importante localité au cœur du Pays de Bray jusqu’à la fin du XIXe siècle où elle comptait encore plus de 1700 habitants, grâce à la réunion de trois communes en 1802 : Saint-Maurice et Les Noyers.
En 1790, lors de la création des départements, Gaillefontaine devint le chef-lieu d’un canton qui comprenait les communes suivantes : Le Thil, Beaubec-la-Ville, Très Forêt, La Rozière, Louvicamp, Houden, Conteville, Beaussault, Compainville, Mesnil-Mauger, Saint-Maurice, Criquiers, Beaufresne, Orménil et le Ronchois.
Les habitants de Gaillefontaine sont les Gallifontains et les Gallifontaines et sont aux nombres de 1224 (en 2019), soit 47 habitants au km².
Origine :
Gaillefontaine est une localité très ancienne. On y a trouvé vers 1850 un vase de terre contenant soixante pièces d’argent d’époque franque. On a trouvé des squelettes portant des fers d’époque gauloise près de la ferme Taburet.
Il existe plusieurs versions de l’origine du nom de Gaillefontaine. On trouve dans les textes anciens Gosleni-fons, Goslanis-fons, Gollen-fons, Gollein-fons, Gollani-fontana, Goislana-fontana, Gouillefontenes, Goille-fontana, Guelle-fontes, Goillo-fontana, Gaillionis-fons, Gaillefontainnes, Goiselenfontaine, Gallefontaine, Gaiefontaine, Goslain-fontaine. Il ressort de tous ces mots que l’origine de Gaillefontaine est liée à une fontaine, c’est-à-dire à un puits ou une source qui était la propriété d’un sieur Goslain ou Gosselin. On sait que beaucoup de nom de localités découlent d’un nom de famille.
Il existe même des hameaux ou des villages constitués pendant longtemps par une seule famille. Ex. : La Roulanderie, c’est-à-dire la terre des Rouland. La Baroinière, Conteville, la terre des Comtes ou Lecomte. Quoi qu’il en soit, la version la plus répandue est celle de la racine gauloise.
Le site :
Gaillefontaine est une commune rurale du Pays de Bray en Normandie, d'une superficie de 26,23 km², située dans la vallée de la Béthune.
Le sol est essentiellement argileux, sauf sur les pentes abruptes du relief où apparaissent les calcaires. Par exemple sur le terrain de Moto-Cross.
Il y eu de nombreux vivier ou étangs qui disparurent du fait de l’homme. On peut citer l’Étang du Roy aux Croisettes asséché en 1484, l’Étang des malades à Saint-Maurice asséché en 1490.
L’ensemble du relief qui entoure Gaillefontaine est le véritable château d’eau du Pays de Bray, mais la rivière de Gaillefontaine est essentiellement la Béthune. Elle naît aux Croisettes à environ 200 m d’altitude. Elle animait autrefois de nombreux moulins (Moulin du Roy, Moulin de Glinet, Moulin à huile). Elle ne tarit jamais mais son débit a beaucoup baissé (environ 2,9 m3/s).
Les hameaux de Gaillefontaine :
- Saint-Maurice
- Les Noyers
- Le Campdos
- Le Bord des Bois
- Les Croisettes
- La Chapelle
Les lieux-dits de Gaillefontaine :
- Le Vert Galant
- L'Echertuette
- Le Clos d'Yvon
- Le Mont Vergis
- Le Rendez-Vous
- Le Clair Ruissel
Haute époque et Moyen Âge :
Gaillefontaine a connu un rôle politique très important. Les Gaulois y avait édifié une butte artificielle de 243 mètres d’altitude, point culminant de la région. Ce lieu est curieusement dénommé parfois cressonnière parce que les fossés toujours remplis étaient couverts de plantes aquatiques.
450 - Les Romains construisirent la voie en ligne droite Amiens-Rouen (aujourd’hui par Criquiers, Pierrement, le Bord-des-Bois, le Vert-Galant), voie qu’ils ne purent achever, d’où le lieu-dit « le Bout-de-Rue » sur la commune de Longmesnil.
Mais l’histoire de Gaillefontaine est essentiellement liée à celle de Gournay et de la Ferté.
912 - Rollon cède le Pays de Bray à Eudes de Gournay. Le fils de celui-ci Renaud, épouse Albérède dont il a plusieurs enfants. À l’un d’eux, Gautier, il donne la terre de la Ferté et de Gaillefontaine. À Gautier, succéda Turold, c’est le fils de celui-ci, Hugues 1er qui fit probablement édifier une forteresse de Gaillefontaine vers 1050. Cette forteresse se trouvait entre le château moderne actuel et le bourg de Gaillefontaine qu’elle dominait de sa masse. La motte qui la supportait reste encore visible. Elle est complètement boisée. Cette forteresse était entourée d’une triple enceinte dont les murs n’avaient pas moins de 3 à 4 m d’épaisseur.
Cette forteresse commandait toute la campagne environnante. Elle subit les mêmes vicissitudes que celle de la Ferté. Elle tomba tantôt dans les mains des rois d’Angleterre, tantôt dans celles des rois de France.
1151 - Le roi d’Angleterre brûla Gournay et La Ferté, mais ne put s’emparer de Gaillefontaine.
1204 - Philippe-Auguste rattacha la forteresse au domaine royal.
1310 - Philippe IV le Bel fit don de la seigneurerie de Gaillefontaine mais non de la forteresse à Charles-de-Valois.
1327 - Devenu roi de France, Charles IV le Bel vint séjourner à Gaillefontaine.
1349 - Sa veuve, Mahaut de Valois fonda à Gaillefontaine l’hôpital de la Sainte-Trinité pour 13 lits dont 2 pour femmes en couches.
1470 - Louis XI habita Gaillefontaine.
1472 - Ce fut pour Gaillefontaine une année désastreuse. Après avoir échoué devant Beauvais, défendu par Jeanne-Hachette, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, vint l’assiéger parce qu’elle appartenait à Louis XI, son cousin et ennemi. Il démantela la forteresse, pilla ce bourg et l’incendia. En se retirant en Picardie, il brûla en passant le château de Haucourt. Cette date marque donc la fin de la forteresse et de la puissance politique de Gaillefontaine.
Depuis la Révolution :
5 avril 1800 - Le patrimoine de la famille du Rueys fut racheté par la veuve du général Hoche, Anne Adélaïde Dechaux, à qui l’empire avait attribué une pension de veuve du Maréchal de France, avec arrérages. Bien que n’habitant pas le bourg en permanence, elle s’appliqua à bien gérer son domaine, fit défricher de larges parcelles de forêt pour les transformer en terres labourables. Elle mourut à Paris le 10 mai 1859 à l’âge de 81 ans. Son corps fut ramené à Gaillefontaine après la construction de la chapelle funéraire du château en 1905.
1802 - La commune des Noyers fut rattaché à Gaillefontaine
1814 - Sa fille unique, Jenny, épouse un gentilhomme d’Auvergne, Étienne Comte des Roys, auditeur au conseil d’état. C’est lui qui eut la mission périlleuse de porter à cheval, les messages de Paris à Napoléon pendant la campagne de Russie. Il devint pair de France en 1832. Il mourut, ainsi que la comtesse, en 1867. C’est leur second fils, Ernest-Gabriel, Vicomte des Roys, qui hérita du domaine de Gaillefontaine. Il avait épousé en 1861, Mathilde Parent, fille du fondateur de la Compagnie de Fives-Lille et des Chemins de Fer de l’Est.
1823 - Gaillefontaine absorbe la commune de Saint-Maurice
1871 - Ernest-Gabriel devint Marquis, conseiller d’État et député à l’Assemblée nationale.
1873 - Après avoir habité l’ancien château, la Maison Blanche, il fit construire le superbe pavillon dénommé aujourd’hui les Communs, pour y installer notamment une vaste bibliothèque.
1881 - Son œuvre principale fut la construction du château actuel. Elle dura 5 ans. Il commença ensuite la construction de la chapelle dans les dépendances du parc. Il n’en vit pas l’achèvement car il mourut en 1903. Il y est inhumé ainsi que son épouse, la veuve du général Hoche et sa fille Jenny.