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L'Eglise de Videlles

Située au centre du village, l’église de VIDELLES, dépourvue de contreforts apparaît comme la juxtaposition de deux vaisseaux dominés par un clocher de taille imposante.

Sous la Révolution, la croix élevée sur le toit du clocher fut enlevée sur ordre du juge de paix du canton de Milly. Rétablie une seconde fois, puis à nouveau démontée, elle fut finalement remplacée par une autre croix surmontée d’un coq.

Cette église est dédiée à Saint Léonard de Limoges. D'après la tradition, Saint Léonard doit son nom à un ermite du VIème siècle, disciple de Saint Rémi, évêque de Reims et contemporain du roi Clovis. Saint Léonard est le protecteur de la Cité où ses restes reposent, le libérateur des captifs de toutes guerres et de toutes oppressions, l'ami des faibles avides de justice et de dignité, le soutien des malades, des isolés, des abandonnés, le protecteur des mères dans l'attente de l'enfant qui va naître. C'est à lui qu'on confie en certains pays, les animaux (chevaux, bœufs...). Mais il est surtout intercesseur auprès de Dieu, de tous les hommes qui veulent se libérer de l'égoïsme et de l'orgueil.

La construction de l’église débuta au XIe siècle. L’édifice subit de nombreuses modifications. L’église actuelle semble pour l’essentiel dater du XVIIIe siècle. 

Les quatre gargouilles du clocher légèrement incliné de l’église Saint- Léonard dominent le village depuis le XIIe siècle. La chapelle d’origine avec sa voûte en bois est agrandie deux fois après la guerre de Cent ans, pour former deux nefs juxtaposées. 

A la fin du XVe siècle, le deuxième remaniement prévoit de percer une grande verrière pour faire entrer la clarté dans l’église mais le projet n’aboutit pas. Une des fenêtres, tracée par erreur dans l’alignement d’un mur qui soutient le clocher, restera bouchée et le contrefort prudemment laissé en place. 

Tout en haut, derrière les pignons, la cloche Léonarde est installée en 1646, juste à temps pour annoncer les calamités qui suivent la Fronde et le siège d’Etampes de 1652. Après les « gens de guerre », ce sont les « bestes farouches » qui menacent le village. 

Pendant plus de trois ans, loups et louves attaquent, dévorent et mettent en pièce de 300 à 400 habitants dans la région, selon la chronique du curé. Une fois le danger écarté, la cloche accompagne les travaux agricoles et les hivers rigoureux avant que les événements de la Révolution ne parviennent au pied de l’église de Videlles sous la forme d’un ornement de pilier représentant une tête barbue et couronnée. 

Ce chapiteau en pierre, retrouvé dans la cour de l’école, vient de la chapelle Sainte-Anne à Moigny-sur- Ecole. 

Lieu de pèlerinage réputé, elle attire de nombreux fidèles, même après la fin de l’Ancien Régime, jusqu’à ce que les autorités la vendent comme bien national à un maçon de Videlles. 

L’artisan la démolit et se débarrasse de toutes ses pierres, y compris de ce chapiteau mystérieux qui semble évoquer un roi de l’Ancien Testament. À moins qu’il ne s’agisse d’une divinité prélevée dans le théâtre gallo-romain repéré dans un champ entre Videlles et Moigny par une photo aérienne. 

Le chœur placé sous la protection de la Vierge pourrait remonter à une période antérieure. Un cimetière entourait l’église. Il fut transféré à sa place actuelle en 1861.

Son clocher est « inscrit » et son ancienne cloche est classée par les Beaux-Arts : fêlée, elle a été remplacée en 1989. Cette dernière reste toujours visible au sein de l’église.