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Un peu d'histoire ....

Origines du village

Les éléments les plus anciens permettant de dater le village ont été retrouvés récemment : il s’agit de deux haches de pierre polie datant du Néolithique, période charnière, marquée par la fin des chasseurs cueilleurs qui seront remplacés par des éleveurs agriculteurs. C’est le début de la sédentarisation. Grace à cette découverte, nous pourrions dater la première implantation villageoise à 4000 ans…

D’autres marqueurs de l’Histoire se situent sur la commune voisine de Labastide-Monréjeau : le Castéra, un oppidum des Aquitani sur un terrain propriété d’un Cézéracquois en terre de Monréjeau. C’est un site de six hectares, clôturé d’un rempart de terre de 8 à 10 m de haut et de 25 à 30 m de large, ouvert par quatre portes. Connu depuis le XIXème siècle, il n’a jamais été exploré par des scientifiques jusqu’à ce mois d’octobre 2019 où une vingtaine d’étudiants dirigés par Philippe GARDES enseignant chercheur à l’Université Jean-Jaurès de Toulouse, ont découvert des restes de poteries, un dallage de galets qui pourrait être une maison ou un plus grand bâtiment ou une route, des trous d’ancrage de poteaux de construction. Toutes ces découvertes ont permis de dater la naissance de cet ancien village entre -200 et -50.

Il n’est pas facile de deviner l’origine du nom de LABASTIDE-CEZERACQ, mais on peut en trouver l’explication en décomposant deux parties : Une bastide est un village fondé dans un endroit désert, par un seigneur du XIIIème siècle, suivant un plan toujours répété. Les fossés et les talus délimitaient un rectangle traversé par une rue centrale aboutissant à une porte fortifiée. Le nom de CEZERACQ comme beaucoup d’autres dans la région qui se terminent par « acq » remonte à l’époque Gallo-romaine et désigne une grande propriété. Pour baptiser un domaine, on lui donnait le nom de son propriétaire transformé en adjectif latin. C’est ainsi que SASSIRUS est devenu SASSIRACUM et avec le temps CEZERACQ. CEZERACQ signifie le domaine de SASSIRUS. Même s’il en garde peu de traces le village est très ancien.

L’abbaye Laïque dite Maison « de la Salle »

Le principe de fondation d'une abbaye laïque est la création d'une paroisse par un seigneur, parfois très « petit », voire par un gros paysan, afin d'en prélever la dîme, à charge pour lui d'entretenir une église. Bien qu'il ne soit pas un ecclésiastique mais un laïc, le seigneur devient ainsi l’abbé, l’abat en Gascogne.

La maison « de la Salle » existe encore, mais difficile à dater. Son coté Est, présente des ouvertures du XVIIème siècle mais sa structure et sa forme semblent plus anciennes et font penser à une sorte de maison forte.

Le Mouta féodal

Il se trouve sur le côté Sud du village en direction de la Saliguetà et de la Plaine de Sports.

Cette motte de terre d’une hauteur d’environ six mètres, Mouta en béarnais, est en fait un vestige permettant de remonter au Moyen-Âge, autour de l’an mille.

A l’époque, cette butte de terre est surmontée d’une tour de guet en bois bâtie pour la défense locale. Elle fait partie d’un ensemble fortifié plus large, c’est l’ancêtre du château fort. Elle est probablement constituée d'une Haute-Cour avec douves, motte et palissade, et d'une Basse-Cour, lieu de vie composé de maison, chapelle, ferme et étable. Détenir cette Motte conférait au propriétaire le statut de Seigneur. Le Mouta a, sans doute, été témoin de la visite de Gaston Fébus lors de sa tournée d’hommage à chaque village de son territoire, en janvier 1344, accueilli par Guillen de Saint Aulaire qui lui jure fidélité.  

L’église de la Décollation-de-Saint-Jean-Baptiste

L’ancienne église d'une superficie de 30m2, édifiée à l’entrée du cimetière étant devenue trop petite pour accueillir la centaine de pratiquants, une nouvelle est reconstruite, l'église de la Décollation-de-Saint-Jean-Baptiste. De l'ancienne église, les seuls vestiges visibles sont trois marches qui jouxtent le bâtiment du poids public.

La nouvelle église est édifiée d'après un plan en forme de croix latine avec une charpente ressemblant à un vaisseau. La construction s’achève en 1895 pour l’essentiel.

Cette église possède trois superbes vitraux d'art fabriqués par les célèbres maitre-verriers Mauméjean ; l'un d'eux détruit par la tempête de 1977 a été remplacé par les maîtres verriers Dazelle-P.Strauss.

Elle détient également trois cloches en bronze dont l'une fondue en 1908 et pesant 700kg. Elle est une des églises les plus hautes du secteur, avec son clocher qui atteint les 36m de haut.

Le Moulin de Bas et le Moulin de Haut

Sur la commune de Labastide-Cézéracq, on peut observer les vestiges de deux moulins : l’un dit « Moulin de Haut » et l’autre dit « Moulin de Bas » en fonction de leur positionnement amont ou aval du canal du Banius qui acheminait l’eau. Pour l’essentiel, ces moulins étaient destinés à moudre des céréales. Sur les ruines du Moulin de Bas, qui est situé en bordure de l’aire de jeux, on distingue clairement les arcs permettant le passage de l’eau ainsi qu’une meule cassée en deux sur le côté.

Le chemin la Camiasse deus molins qui mène au Moulin de Haut, situé plus à l’est du village, a récemment été bordé de cyprès pour matérialiser l’ancien canal du Banius, creusé à la main au 17è siècle et agrémenté d’une sculpture en bois de Christian Delacoux, retraçant les principaux symboles du village.

La forge Larribau et le « Herredé »

Le ferrage est l’action de mettre des fers aux sabots d'un animal.

Souvent, le forgeron était aussi maréchal-ferrant et même ferronnier. C’est donc naturellement que le herredé jouxtait la forge, bâtiment aujourd’hui disparu dont il ne reste que l’embase des murs.

Cet atelier a fonctionné jusqu’en 1987, et le souvenir du métier de maréchal ferrant a été réhabilité par la municipalité de l’époque, avec la reconstitution d’un lieu de ferrage nommé la Forge.

L’habitat traditionnel béarnais, l’Oustau

Tout au long de la Carrère Cap Sus, rue principale du village, on observe de grandes bâtisses traditionnelles béarnaises dont la forme et le volume rectangulaire des bâtiments surmontés d’une toiture à fortes pentes marquent leur identité.

Historiquement, la maison béarnaise comprend plusieurs corps de bâtiments séparés encadrant une cour : une maison d’habitation, une grange, appelée aussi borda, pour stocker les récoltes et le matériel agricole, une étable pour les animaux. Le jardin potager et le verger se trouvent derrière la maison. Tout s’organise autour de la cour qui est souvent séparée de la voie publique par un mur de clôture en galets. Les annexes sont ajoutées avec l’enrichissement de la propriété : poulailler, porcherie, écuries, puits, four…

Les murs de clôture

Ils sont un élément essentiel des paysages de Labastide-Cézéracq. Ils limitent la cour de la ferme comme la parcelle agricole. Ils s’inscrivent dans le prolongement du pignon des constructions. Ils sont comme la grange, l’habitation ou l’annexe construits en galets. Ils ont une hauteur minimum de 1,10 m et peuvent monter jusqu’à 2 m.