PATRIMOINE
Le bourg de La Ferté-Imbault est intimement lié à l’histoire de son château : le nom même du village Firmitas Humbaldi fait référence au fort construit par Humbault le Tortu à la fin du Xe siècle, vers 980.
Pour attirer une population près de La Ferté, les premiers seigneurs, autorisent dès le début du XIe siècle la création d'une collégiale sur une île de la Sauldre : la première église du village est construite sur l'île Saint-Taurin. Toutes les conditions sont alors réunies pour permettre l’émergence d’un village.
Le château de La Ferté-Imbault, ancienne forteresse des seigneurs de Vierzon, propriété de Godefroy de Brabant, construite sur une motte artificielle, et remaniée aux XVIe et XVIIe siècles pour devenir une résidence de plaisance.
Sceau de Godefroy, duc de Brabant, seigneur de Vierzon et de La Ferté-Imbault
Sous la houlette des seigneurs locaux, une bourgade prospère se développe. Elle compte plusieurs lieux de culte et de nombreux commerces et industries (moulins à blé et à foulon, tanneries, ateliers de drapiers, parchemineries et forges). La communauté religieuse de Saint-Taurin participe de cet essor économique et gère de nombreux biens dans La Ferté. Pour protéger la population et les infrastructures, des talus et des fossés sont mis en place : on compte alors cinq enceintes à La Ferté-Imbault.
Ces défenses ne suffisent pourtant pas à contenir les troupes qui ravagent le pays durant la guerre de Cent ans. Si la venue du Prince noir au village n'est qu'hypothétique, le bourg a néanmoins souffert des pillages anglais, écossais mais aussi français. La seigneurie relativement importante est ruinée à l’aube du XVe siècle.
Assez rapidement les châtelains tentent de retrouver l'ancienne gloire du village mais les guerres de religions viennent stopper ce mouvement. En 1562, les troupes protestantes incendient le village : le château et les édifices religieux sont presque entièrement détruits, seules quelques maisons subsistent encore.
En 1606, le nouveau seigneur de La Ferté-Imbault est Jacques d'Estampes. Très attaché au village, il lance la restauration du château et de l'ancienne église. C'est lui qui fait ajouter la chapelle que l'on voit toujours sur l'île Saint-Taurin.
Grâce à ses exploits militaires, il fait ériger La Ferté en un marquisat qui s’étend de Loreux à Souesmes et de Saint-Viâtre jusqu’aux limites de Theillay.
La petite ville est également le siège des cours de Haute et Basse justice et rassemble un certain nombre de représentants des charges juridiques et administratives.
La Ferté-Imbault appartient à la maison d’Estampes jusqu’à la moitié du XVIIIe siècle, où elle est acquise par les Nonant de Pierrecourt.
La petite ville est également le siège des cours de Haute et Basse justice et rassemble un certain nombre de représentants des charges juridiques et administratives.
Blason de la famille d'Estampes, seigneurs de La Ferté-Imbault
À la moitié du XVIIIe siècle, les seigneurs de La Ferté sont les Nonant de Pierrecourt. Depuis l’époque Jacques d’Estampes, la seigneurie est devenue moins riche et le dernier seigneur du village, Abel-Alexis-François Leconte de Nonant, peine à donner un dernier éclat au village.
La situation se dégrade après la Révolution : le village est rattaché Selles-Saint-Denis en tant que simple section. La Ferté n’est plus chef de son administration.
La commune retrouve son indépendance en juin 1860, après une longue bataille avec l’administration. Elle doit faire face aux nombreux problèmes financiers qui affectent le bourg aggravés par les nombreux procès. C’est durant cette époque difficile que l’ancienne collégiale est détruite.
La fin du XIXe est malgré tout celle des grands travaux : construction d’une nouvelle église dans le bourg, d’un bureau de poste et gare.
L’ancienne gare de La Ferté-Imbault est située sur la ligne du Blanc-Argent, plus communément appelée ligne du BA. Cette dernière reliait à l’origine les communes de Le Blanc (Indre) à Argent (Cher).
La ligne du Blanc-Argent est issue du plan Freycinet, vaste programme national de travaux public initié en 1878. Dès cette époque, la jeune municipalité de La Ferté-Imbault s’est intéressée à cette nouvelle voie de communication. Elle a notamment acquis plusieurs terrains pour permettre le passage de la ligne sur son territoire. Le projet prit du retard et la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, propriétaire du tracé, ne débuta les travaux qu’en 1899. La gare de la Ferté-Imbault fut mise en service le 26 décembre 1901.
La gare est transformée en simple arrêt au début des années 2010. Le bâtiment construit est typique des constructions de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
En 1895, la mairie de La Ferté-Imbault commence à préparer les travaux de la mairie-école. Le bâtiment est inauguré en 1900.
C'est dans les années 1930 que l’ancien foyer municipal et l’école des filles Raymond Bordes sont construits.
L’inauguration des écoles :
Alors que l’école n’est pas encore obligatoire en France et bien que sous administration de la commune de Selles-Saint-Denis, La Ferté-Imbault dispose de sa propre classe dès les années 1850. Créée à l’initiative de l’Abbé Bommer, elle se tient dans une salle du Prieuré.
Il faut attendre 1860, au moment de l’indépendance du village, pour que la première classe municipale de La Ferté-Imbault soit mise en place. Les cours ont lieu dans une salle de la mairie qui se trouve alors sur la Rue Nationale, non loin de la place des tilleuls (exactement au niveau du croisement avec la rue des ponts). Seuls les garçons peuvent y assister.
La première classe réservée aux filles voit le jour vers l’année 1869. Elle est installée dans un autre bâtiment proche de la place du village qui sert alors de cour de récréation.
L’enseignement publique devient obligatoire en 1882 avec la Loi Ferry. C’est cette même année qu’une école est construite dans le hameau des Chardonnières, beaucoup plus peuplé qu’aujourd’hui. Les propriétaires du château de la Noue, proche de ce lieu-dit, auraient en partie financé la construction des bâtiments.
En 1895, un projet de mairie et de groupe scolaire est débuté par la municipalité. Les nouveaux bâtiments sont inaugurés 5 ans plus tard, en 1900. Ils sont situés sur l’ancienne place de Champ-Noir où avaient lieu les foires de La Ferté-Imbault et on trouve alors dans les préaux les anneaux qui servaient pour attacher les bêtes. Entre 1912 et 1913, une seconde classe est installée. Les premières photographies de classes datent de cette même période.
À l’exception de travaux de reconstruction en 1945, les écoles de La Ferté-Imbault ne connaissent plus de grandes modifications après l’inauguration de l’école Raymond Bordes
Dans les années 1990, un regroupement pédagogique a lieu avec la commune voisine de Selles-Saint-Denis. L’informatisation des classes débute à ce même moment.
Comme dans beaucoup de villages français, la guerre de 1914-1918 fauche de nombreux Fertois.
La modernisation continue dans les années 1920 avec la rénovation de la voirie. L’électrification de La Ferté a lieu en 1925.
Inauguration du foyer municipale en 1937 (collection privée)
Pendant l’occupation, plusieurs bâtiments sont réquisitionnés par les Allemands, dont le château et une partie de l’école Raymond Bordes. En 1944, le camp est bombardé par les Alliés. Le souffle des explosions occasionne des dégâts jusque dans le bourg . Les travaux de restauration des écoles, de la mairie, du foyer municipal et de l’église sont entrepris dès la Libération.
La seconde moitié du XXe siècle débute avec l’installation d’un stade municipal dont le terrain est acheté en 1950.
En 1960, une grande manifestation est organisée pour célébrer le Centenaire de l’Indépendance.
Les infrastructures du village se modernisent encore : les deux nouveaux ponts de l’île Saint-Taurin sont inaugurés en 1962 et un réseau de tout à l’égout est construit dans les années 1970. L’étang communal est quant à lui creusé un an plus tard. En 1981, c’est la nouvelle salle des fêtes qui est construite, l’actuelle salle Madeleine Sologne. La place des tilleuls et le square Bernard Rohmer sont aménagés au tout début des années 1990.
En 1995-1996, un regroupement pédagogique des écoles de Selles-Saint-Denis et de La Ferté-Imbault est mis en place afin de mutualiser les dépenses.
Au tournant du nouveau millénaire, la municipalité de M. Daniel Ville lance les travaux d’un gymnase.
Chronique d’un développement local
Sources et rédaction : association Les Lanturelus