TOUTE L'HISTOIRE DE LAPRUGNE

La commune de Laprugne est située à l'extrême sud-est du département de l'Allier, à la limite de celui de la Loire, entre la montagne bourbonnaise et les monts de la Madeleine.
À vol d'oiseau, elle est à 11,1 km au sud-est du Mayet-de-Montagne, à 27,6 km au sud-est de Cusset, à 29,3 km au sud-est de la sous-préfecture Vichy, 30,6 km au sud-sud-est de Lapalisse et à 71,9 km au sud-sud-est du chef-lieu du département Moulins. La ville la plus proche est Roanne
(25,7 km), dans le département de la Loire.

Huit communes, dont quatre dans le département limitrophe de la Loire (neuf en incluant le quadripoint avec Les Noës), jouxtent Laprugne : Ferrières-sur- Sichon, Saint-Nicolas-des-biefs, La Chabanne, Les Noës (42, quadripoint), Lavoine, Arcon (42), Cherier (42),

Saint-Priest- la-Prugne (42), La Tuilière (42).

Géologie et relief

La superficie de la commune est de 3 461 hectares ou 34,61 km2 ; son altitude varie entre 549 et 1 164 mètres (au point culminant de la commune, dans la forêt de l'Assise, aux Pierres du Jour, à l'est de la commune). L'altitude moyenne de la commune est de 857 m, celle de la mairie est de 700 m.
Caractéristiques géologiques
Laprugne est entourée par des massifs granitiques (les monts de la Madeleine et les Bois Noirs).
Environnement
Le sud et l'ouest de la commune sont occupés par le massif forestier d'altitude des Bois Bizin. Le roc des Gabelous, point culminant du massif

(980 m), se trouve sur Laprugne. La limite avec la commune voisine de Ferrières-sur-Sichon, à l'ouest, suit pour l'essentiel le chemin de crête.
Des forêts entourent le village et les arbres les plus courants sont les hêtres, les frênes, les châtaigniers, les noyers, les chênes et les sapins. La forêt domaniale de l'Assise tient une part importante dans le massif forestier prugnard (environ 680 ha).

Hydrographie

La commune est traversée par la Besbre, affluent de la Loire ; c'est le point le plus bas de la commune avec 549 m d'altitude, à la limite nord, lorsqu'elle quitte Laprugne pour entrer dans la commune de La Chabanne.

Voies de communication et transports

La commune est traversée par plusieurs routes départementales. La principale route d'accès est la route départementale 7, reliant Lapalisse et Le Mayet-de-Montagne à Saint-Priest-la-Prugne.
La route départementale 177 relie Saint-Clément à la station de ski de la Loge des Gardes, à l'est de la commune; c'est aussi le point de départ de la route départementale 478 menant à Saint-Nicolas-des-Biefs, en longeant la frontière départementale. Une RD 477 relie La Chabanne à Laprugne sans passer par la station.
La route départementale 182 relie le centre du village à la station de ski de la Loge des Gardes et au département de la Loire en direction de l'agglomération roannaise, vers la RD 51 (gérée par le conseil départemental de la Loire malgré un passage sur le territoire de la commune).

Urbanisme

Logements

En 2012, la commune comptait 529 logements, contre 531 en 2007. La majorité de ces logements sont des résidences secondaires, au nombre de 309 (soit 58,4 %) ; en outre, 30,3 % étaient des résidences principales et 11,3 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 64,8 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 35,2 % des appartements.

La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 85,8 %, en hausse sensible par rapport à 2007 (85,1 %). La part de logements HLM loués vides était de 2,6 % (contre 1,2 %).
Planification de l'aménagement

L'ancienne communauté de communes de la Montagne bourbonnaise, dont Laprugne était membre, avait prescrit l'élaboration d'un plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi) en 2014. À la suite de la fusion de la communauté de communes avec la communauté d'agglomération de Vichy Val d'Allier le 1er janvier 2017, c'est Vichy Communauté qui poursuit les procédures de l'élaboration de ce document, lequel devrait être approuvé en conseil communautaire en 2020.

Histoire

Préhistoire

Comme preuve de l'occupation humaine à l'époque préhistorique, deux haches polies ont été découvertes à Ratignier et aux Pouzerattes, puis placées au musée Déchelette à Roanne. Elles datent du paléolithique. Des morceaux de hache de l'âge de bronze ont été aussi trouvées sur le chemin de la ligue ainsi que les restes d'une enceinte fortifiée au Point du Jour (village situé à 940 mètres d'altitude sur la commune de Laprugne).

Antiquité

Dès le 1er siècle, les Romains passaient par Laprugne pour aller de Vichy à Feurs.

Moyen Âge

Projectus, évêque d'Auvergne du VIIe siècle a donné le nom de Laprugne au village. Le nom viendrait de l'arbre « prunier » du latin prunhia.
Dès le XII e siècle, les terres de Laprugne furent rattachées à l'abbaye de Cusset. L'abbesse Agnès, supérieure de l'abbaye, créa plusieurs prieurés. Celui de Laprugne fut l'un des plus importants. Le territoire formera la paroisse de Laprugne.

Le Châtelard : les religieuses fortifieront un endroit favorable pour se protéger des dangers extérieurs (brigands, bandes armées et épidémies de peste) ; elles se retrancheront au Châtelard (petit château fort). Le château tomba en ruines et, en 1473, l'abbesse Blanche demanda à Louis XI de reconstruire la forteresse. Celui-ci accepta la reconstruction de la place forte. À ce jour, il ne reste rien de ce château, seul le nom de Châtelard est conservé par le lieu- dit.

L'une des cloches de l'église actuelle de Laprugne, datant de 1474, est une des plus anciennes du département, sur laquelle apparaissent les armes des duc et duchesse de Bourbon, Pierre II et Anne de Beaujeu qui était la fille de Louis XI.

Époque moderne

Dans la deuxième moitié du XVIe siècle, le pays est déchiré par les luttes entre protestants et catholiques. Le chemin de la Ligue, utilisé par les

ligueurs qui suivaient ce chemin pour surveiller les alentours, existe toujours, Il s'agit d'un très ancien chemin, remontant probablement à l'époque gallo- romaine. Son nom vient du fait qu'à l'époque des guerres de religion, à la fin de l'année 1567, cet itinéraire a été emprunté par le capitaine protestant Poncenat qui venait du Forez et allait vers le Bourbonnais, où il battit les catholiques à la bataille de Cognat ; mais dans l'imaginaire local, le souvenir fut rapporté aux catholiques. Ce chemin est situé sur la crête de la commune de Laprugne.

Au XVIIe siècle, Laprugne faisait partie de la province du Bourbonnais, pays de grande gabelle, où l'on payait l'impôt sur le sel, la gabelle, beaucoup plus cher qu'en Auvergne, pays rédimé de gabelle. Une contrebande active s'exerçait donc à la frontière entre ces deux provinces. Un poste de surveillance situé sur le chemin de la Ligue, nommé le Roc des Gabelous, dominait à 980 mètres d'altitude la commune de Laprugne ; il existe encore aujourd'hui.

Époque contemporaine

La commune est créée en 1790.
Les abbesses quitteront Laprugne après plus de neuf siècles passés dans leur domaine lors de la Révolution française. Fin juillet 1792, la grande peur s'empara de la population mais rien ne se produisit sinon le pillage de quelques châteaux des environs. De nombreux biens seront vendus, dont le pré de la Cure appartenant à l'abbaye de Cusset. Après l'abolition du culte catholique, de nombreux prêtres réfractaires se réfugièrent dans la forêt de l'Assise et dirent la messe du dimanche en cachette. Après la Terreur, l'église Saint-Jean-Baptiste de Laprugne est rouverte au culte.
Sous l'Empire, de nombreux conscrits se cachèrent aussi dans la forêt de l'Assise.
En 1850, une partie de la commune de Laprugne est détachée au profit de la commune de La Chabanne.
Sous le règne de Napoléon III, l'abbé Querry sera à l'origine de la tradition de l'agneau de la Saint-Jean. À la suite d'une maladie qui décimait les troupeaux de moutons, un paysan demanda à l'abbé de venir bénir le troupeau. Le mal disparut. L'abbé demanda qu'à chaque Saint-Jean, un agneau soit amené et béni pendant la messe. Cet agneau fut ensuite vendu aux enchères au profit de la paroisse. Chaque année, un agneau est donné par un agriculteur de la région. Et la tradition de l'agneau de la Saint-Jean continue depuis cette époque.
En 1924, implantation du Monument aux morts en granit gris. Les tables d'inscription sont en granit rose. Une croix de guerre est sculptée.
En 1960, aménagement de la station de ski de la Loge des Gardes.

Population et société

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008.

En 2017, la commune comptait 317 habitants, en diminution de 6,49 % par rapport à 2012.

La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (39,9 %) est en effet supérieur au taux national (23,6 %) et au taux départemental (31,6 %).
À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Au dixième près, le taux communal égale le taux national (51,6 %).

Enseignement

Laprugne dépend de l'académie de Clermont-Ferrand. Elle gère l'école élémentaire publique Victor-Schœlcher (17 élèves).
Les collégiens sont scolarisés au Mayet-de-Montagne et les lycéens au lycée de Presles à Cusset (ce dernier ayant été renommé lycée Albert- Londres).

Économie

Les mines de Charrier : leur histoire 

Les premières études géologiques sont faites à Charrier dès 1826. En 1872, une concession de 703 ha est octroyée à la Société des minerais de France qui y recherche du cuivre et de l'argent. Cette mine emploie plus de 200 personnes dans les années 1870-1880.Mais du fait d'une gestion maladroite, des difficultés de transport et de l'insuffisance de la fonderie, la société périclite. 

Les travaux sont repris en 1925 par la Société des mines de Charrier qui recherche cette fois de l'étain. L'exploitation est à nouveau interrompue en 1932. Après la seconde guerre mondiale, l'activité repart de plus belle grâce au groupe financier Mirabeau. En 1946, 150 ouvriers y travaillent. La mine est définitivement fermée en 1953, l'étain ne se vendant plus. 

De 1870 à 1953, l'exploitation aura permis d'extraire 1000 à 2000 tonnes de concentré de cuivre (à 20 ou 30%), 1000 tonnes de concentré de cassitérite*, 1000 tonnes de cuivre et 760 tonnes d'étain.

Par ailleurs 6 tonnes d'argent seront extraitees jusqu'en 1945.

*Pour obtenir de l’étain, on exploite surtout le minerai nommé cassitérite (SnO2) dont le grillage élimine le soufre, mais on récupère l’arsenic.

La Bouna Font ou la Source "Bonne fontaine"  à Charrier :

En 1925, une source d'eau minérale est également découverte à Charrier: la Bouna-Font ou Bonne Fontaine. Un décret d'état de 1933 en autorise l'exploitation, confiée à la Société des mines de Charrier. Cette eau faiblement radioactive* ne contient que 25 mg de sels minéraux par litre. Elle est donc voisine de la pureté chimique absolue de l'eau distillé et donc particulièrement recommandée pour les régimes sans sel et le coupage de l'eau des biberons.

*Les anciens habitants de Laprugne se souviennent que dans les années 20, Madame Curie (Marie Curie) s'était rendue en personne à Charrier pour étudier les propriétés du radon dissous dans l'eau de la "Bouna Font".

La source  est reprise en 1958 par le groupe Perrier qui, via sa filiale SGGSEMF, possède aussi Contrexéville et Rozana. Perrier-SGGSEMF lance la production industrielle de Charrier (eau plate pour bébés), soutenue par l’astucieux slogan publicitaire « Bébé aime Charrier ».

Charrier produit alors treize millions de bouteilles et emploie cinquante salariés. Mais Brigitte Bardot s’est rapidement séparée de l’acteur Jacques Charrier… 

La source est exploitée jusqu’en 1998 par la Société commerciale d'eaux minérales du bassin de Vichy, l'embouteillage étant réalisé sur place.

Revenus de la population et fiscalité :

En 2011, le revenu fiscal médian par ménage s'élevait à 20 558 €, ce qui plaçait Laprugne au 30 566e rang des communes de plus de 49 ménages en métropole.

Emploi

En 2012, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 197 personnes, parmi lesquelles on comptait 71,7 % d'actifs dont 56 % ayant un emploi et 15,7 % de chômeurs.
On comptait 44 emplois dans la zone d'emploi. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la zone étant de 115, l'indicateur de concentration d'emploi est de 38,7 %, ce qui signifie que la commune offre moins d'un emploi par habitant actif.

85 des 115 personnes âgées de 15 ans ou plus (soit 73,9 %) sont des salariés. 36,9 % des actifs travaillent ailleurs dans le département, 29,7 % dans une autre région et 27,9 % dans la commune même.

Tourisme

Au 1er janvier 2015, la commune comptait un seul hôtel non classé de onze chambres.

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

  • L'église Saint-Jean-Baptiste construite en 1877 d'après les plans de l'architecte Moreau de Moulins. De style ogival néo-roman, en granit gris, elle possède trois beaux vitraux dans le chœur. Le clocher ayant été détruit par la foudre dans les années 1960, il fut reconstruit en béton.

  • Une des plus vieilles cloches du département se trouve dans le clocher de l'église Saint-Jean-Baptiste de Laprugne. Datée de 1474, elle porte les armes de la famille de Beaujeu et aurait été donnée par Anne de Beaujeu.

  • Trois cloches sont classées monument historique au titre objet le 7 avril 1902 :  la cloche, dite « de Villefranche », du XVIe siècle, une cloche de 1485, une cloche du XIIIe siècle.

  • Station de sports d'hiver et de sports de glisse l’été de la Loge des Gardes.

  • Les mines et la source de Charrier : Bonne fontaine.