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Patrimoine cultuel : l'Église Notre-Dame à Cieuse

L'église Notre-Dame de Cieuse, dite Notre-Dame des Bienheureux, est la plus ancienne des églises de la commune. Elle date de la fin du 12è siècle ou du début du 13è siècle. Elle est mentionnée dès 1285 dans la charte de paréage entre le prieur de Mézin et le roi d'Angleterre ÉDOUARD 1er (1239/1307), duc de Guyenne. Elle est constituée d'un vaisseau et d'une abside avec « modillons et métopes perforées ».

La nef est augmentée de deux vaisseaux latéraux, triplant la superficie de l'église, et une sacristie est bâtie au nord. Au 18è siècle, un presbytère est adossé à l'église à l'ouest, avec un passage central vers la nef dont la porte est ornée de pilastres toscans. Il a été doublé en profondeur au cours du 19è siècle. Le mur nord présente des pierres de taille provenant sans doute des murs démolis de la nef primitive.

Sous l'Ancien Régime, Cieuse faisait partie du diocèse de Condom. Les Constitutionnels dans leur projet de circonscription de 1792 en avait fait un oratoire de Mézin. Supprimée à l'organisation (1803), érigée en annexe de Réaup en 1806, elle devient annexe de Mézin en 1845.

L'église a été à deux doigts de disparaître en 1795 puisqu'un arrêté du 21 ventôse an III du Directoire du département prescrivait sa démolition « car les matériaux que peut produire la démolition peuvent utilement être employés à la construction des culées des deux ponts provisionnels qu'il est pressant d'établir sur la route nouvellement tracée de Mézin à Boussès, au droit de ladite église... ».

A la suite des pestes du milieu du 17è siècle, un pèlerinage est institué à Notre-Dame de Cieuse où les consuls de Mézin se rendent chaque année. La procession se forme à Mézin, distante de 3 kilomètres, et se rend à Cieuse pour l'office du soir. Cette tradition remonterait à un vœu de la ville de Mézin pour obtenir la cessation de la peste. Le pèlerinage est supprimé en 1793, et rétabli en 1874.

L'ensemble de l'église et du presbytère est réparé en 1889, par Saint-Marc et Verdier, charpentiers à Réaup, d'après une inscription sur le mur.

À propos du clocher :

Le clocher a été restauré récemment. Il présente un mur clocher avec deux emplacements de cloches équipés chacun d'une cloche.

La petite cloche a un battant poire ancien forgé qui présente une corrosion du battant et un cuir usé au niveau du frottement avec la bélière. Le mouton, très original, de la grosse cloche est en bois et métal. Il est cependant fragilisé par la corrosion des ferrures de suspension.

La grosse cloche (diamètre 562 mm) a été fondue par FECIT à Borde en 1827, elle pèse environ 105 Kg.

Elle porte quatre lignes d'inscriptions :

« FAITE L'AN 1827 POUR L'EGLISE Ste MARIE DE SIOUSES MM

« RECTEUR GUILLAUME TARTAS JUGE A LA COUR ROYALLE D'AGEN »

« JEANNE JOSEPHE DE St OURENS HENRI DE VEGUR MARRAINE »

« JOSEPH BARRERE MAIRE » (une inscription en creux apparaît également « MR AUGUSTIN »).

Sa note au coup est un « MI octave 4 » avec la fondamentale à 621 Hz..

La petite cloche de 431 mm pèse environ 49 Kg. Elle a été fondue par la fonderie ESCOUBET père et fils (Jean-Bertrand ESCOUBET) à Ramouzens dans le Gers.

Elle porte l'inscription « NOMEN DOMINI BENEDICTUM » (Béni soit le nom). Elle a été fondue en 1870 et probablement offerte en 1958. Sa note au coup (la note que l'on perçoit à l'oreille) est un « SOL octave 4 » avec la fondamentale à 827 Hz.