SAINT-GELICHON ET SA LEGENDE
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Un saint pas très catholique !
On retrouve ce saint régional dans une ruelle de Bourbon-l’Archambault, représenté en buste, vêtu d’habits sacerdotaux, et abrité dans une niche encastrée dans la façade d’une maison. Personnage à la fois populaire et mystérieux, il occupe une place à part dans l’imaginaire local. La légende lui attribue le pouvoir de rendre fertiles les femmes stériles. Une chose est certaine : il ne fut jamais évêque, ni canonisé. Pire encore, l'Église a longtemps combattu son culte.
Autrefois, on pensait que les noms portés reflétaient la nature de la personne. Ainsi, les guérisseurs tiraient leur pouvoir présumé de la signification de leur nom. Celui de Grelichon pourrait venir de "grelicher", qui signifie chatouiller, ou encore de "grelot", en référence aux testicules. Était-il moine, sage, savant ? Peut-être un capucin, issu de l’ordre installé à Bourbon depuis 1622 ?
Le rituel lié à son culte est bien connu : les femmes se rendaient à la chapelle, guidées par un père capucin. Elles y priaient avant d’aller gratter une cheville en bois fixée sur le bas-ventre de la statue. Après une nuit de prières, toujours sous la surveillance du religieux, elles buvaient une poudre macérée dans du vin blanc, réputée miraculeuse.
Vers 1820, le diocèse de Bourges interdit formellement ce culte. Pourtant, les femmes continuèrent de se tourner vers la statue pour exaucer leur désir d’enfant. Au milieu du XIXe siècle, excédé, le curé fit remplacer la statue en bois par une version en pierre peinte, aujourd’hui conservée au musée Augustin Bernard. L’originale, retrouvée plus tard dans un grenier, fut replacée dans sa niche d’origine.
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