Les moulins et meuniers de Montdoumerc

Les moulins et meuniers de Montdoumerc

Au 17ème et et 18ème siècle, dans chaque paroisse, les curés avaient obligation de tenir à jour sur des registres paroissiaux les événements familiaux célébrés dans leurs églises (baptêmes, mariages, sépultures). Ils rédigeaient à l’encre et en Français un article de quelques lignes à une ou deux pages en y apposant leur signature. Ils y précisaient l’essentiel exigé avec dates, noms des personnes parentes, lieux dits et paroisses. Mais, connaissant bien les paroissiens[1], ils y apportaient d’autres éléments comme le surnom occitan de la famille, sa profession, les liens de parenté ou professionnels des présents avec la famille.

Depuis la révolution, dans chaque commune, l’état civil relève d’actes de même modèle rédigés par un officier public. Ces actes font appel à des témoins, les heures précises de naissance et de décès sont mentionnées. Ils sont numérotés et font l’objet d’un classement alphabétique annuel et décennal ce qui facilite leur recherche. 

La grande majorité des documents paroissiaux et d’état civil est déposée aux archives départementales. De plus, tous les documents antérieurs à 1901sont numérisés et accessibles  directement par internet en allant sur les sites des archives46 et 82[2].

C’est à partir de ces sources numérisées que j’ai rédigé et vous propose cet article consacré à l’une des professions essentielles pour la vie/survie des habitants de cette époque à savoir : les meuniers et leurs moulins.

Le territoire de la commune de Montdoumerc comportait principalement de petits moulins à eau installés sur le Lemboulas et deux de ses affluents : Le Boulou et le Leouré. En descendant le Lemboulas, on rencontrait successivement les moulins suivants : Pascalot, Mondounet, Le Goulpat, La Dédoune, Gautier (en amont du lac de Lartigue), Perricau (dans le lac actuellement, face à la petite grange), Lartigue. Sur le Boulou montdoumercois on rencontrait deux moulins : celui de Sautel et un plus petit en amont dit moulin de l’Ile[3]. Enfin, en descendant le Leouré on dénombrait trois moulins : celui dit de  Leouré, le moulin haut et le moulin bas des Auques. La commune était peu dotée en moulins à vent. Le seul présent est celui de Piquestelle/Granié et on n’a plus de trace de celui du Rouy.

Tous les moulins à eau fonctionnaient au 17ème et ont sans doute été construits antérieurement depuis le Moyen Age. Dans ces moulins vivaient les meuniers et leurs familles. Ils en étaient sans doute propriétaires. Les familles étaient nombreuses ; tous, femmes, enfants et frères célibataires participaient aux travaux. Leur revenu consistait à prélever une quantité de farine sur le grain à moudre[4]. Ils constituaient une certaine corporation. Plus instruits que d’autres, ils savaient signer les documents[5]. Les mariages étaient arrangés entre familles de meuniers[6] pouvant être géographiquement éloignées et avec de très grandes différences d’âge entre époux[7]. Dans un moulin, plusieurs générations d’une même famille se sont succédées en portant souvent le même prénom de père en fils (Jean ou Antoine) ou en changeant de nom lors des mariages des filles. En l’absence de succession, une nouvelle famille venait s’installer. Le tableau ci-dessous présente les familles attachées à chaque moulin.

La profession de meunier a progressivement disparue des documents fin 19ème. Les meuniers sont devenus propriétaires cultivateurs faisant leur propre farine. Parallèlement, les autres cultivateurs se sont groupés en prenant des parts avec journées de mouture au moulin de Perricau[8] ou de Sautel.

Enfin, les moulins ont cessé de fonctionner à la fin des années 1960 avec l’arrivée du triphasé et des moulins électriques.

  1. le curé de la paroisse de Montdoumerc au 18ème,  Lolmie de Lapenche a officié de 1737 à 1783. Il en est souvent de même dans les autres paroisses voisines.
  2. Les hameaux de Lartigue, Cantecor, Le Fraysse, Lamourio, Rescoussio, Roubert, Le Périé étaient paroisse de La Madeleine. Les documents sont aux archives82.
  1. Il est sur la commune de Fontanes
  2. Ils pouvaient avoir la réputation de tricher sur cette quantité.
  3. Voire devenir officiers d’état civil à la révolution, comme les Merly par exemple
  4. Mais aussi entre fils de meunier et fille de notable de paroisse voisine
  5. De 10 à 30 ans entre le meunier et sa future jeune épouse

        8)  27 « Parcilliers » copropriétaires à Perricau et 15 à Sautel.

        9) En 1806, ce moulin appartient à Marie Roaldès Veuve d’Antoine Batut notaire Lalbenque décédée en 1816. On peut penser que Pierre Marty meunier l’a acheté par la suite.

     10) Philippe est le fils de Bernard et lui succède au moulin.

     11)  Il y a 3 générations de Toulza Jean qui se succèdent et il en sera de même chaque fois qu’un nom de meunier est suivi de plusieurs prénoms séparés par des virgules.

     12) Au moulin de l’Ile au 19ème , il y avait Poujol Jean (fils de Raymond meunier à Gautier),  puis Jean Pierre tous deux habitant Fontanes.

[1] Le curé de la paroisse de Montdoumerc au 18ème,  Lolmie de Lapenche a officié de 1737 à 1783. Il en est souvent de même dans les autres paroisses voisines.

[2] Les hameaux de Lartigue, Cantecor, Le Fraysse, Lamourio, Rescoussio, Roubert, Le Périé étaient paroisse de La Madeleine. Les documents sont aux archives82.

[3] Il est sur la commune de Fontanes