COMMUNICATION DE LA MAISON DE SANTÉ SUR LA GRIPPE

Publié le jeudi 26 octobre 2023 - Montenois

« C’est qu’une petite grippe » ! ou la grippe en question

 

Pourquoi parle-t-on de « grippe saisonnière » ?

 

La grippe  saisonnière est une maladie infectieuse touchant les voies respiratoires. Un virus, le virus influenza (de type A et de type B dont il existe une multitude de sous types) en est l’agent responsable. Dans les zones tempérées, dont la France métropolitaine, ces 2 virus provoquent chaque année une épidémie hivernale, (généralement entre décembre et mars), ce qui n’est pas le cas en zone intertropicale y compris dans les territoires d’outre-mer français où le virus circule toute l’année.

C’est pourquoi on parle en France métropolitaine de grippe saisonnière.

 

Cela la distingue aussi des pandémies grippales tel que la grippe espagnole, asiatique, ou de Hong Kong qui correspondent à l’émergence par mutation d’un nouveau virus influenza de la grippe, particulièrement sévère, et contre lequel personne n’est encore immunisé, ce qui entraine rapidement une épidémie mondiale sur le même principe que le coronavirus dans la pandémie de Covid 19.

Un virus pour contaminer un être vivant doit d’abord « s’accrocher » aux cellules de l’hôte. Il utilise pour ça une protéine qui s’accroche à une protéine de surface de la cellule-hôte. Or celles-ci sont déterminées génétiquement et propre à l’espèce. Il faut donc une similitude entre les protéines pour qu’une grippe contamine un individu d’une autre espèce. Ainsi dans la grippe aviaire (des oiseaux) ou porcine, le virus influenza contaminant les porcs ou les oiseaux sont rarement susceptibles de contaminer l’homme (il faut un contact étroit et massif) mais l’homme ainsi atteint contamine exceptionnellement un autre individu.

 

Pourquoi les épidémies de grippe saisonnière ne se ressemblent-elle pas ?

 

Les épidémies de grippe saisonnière varient d’une année à l’autre car ce ne sont pas les mêmes souches (sous types) virales qui en sont responsables selon les années. Le début, la durée de l’épidémie fluctuent comme le nombre de personnes atteintes et  la gravité de l’affection. Certains virus semblent être plus sévères pour les personnes de plus de 65 ans (comme grippe A H3N2) et d’autres pour les jeunes adultes (comme grippe A H1N1pdm09). Il est très difficile en conséquence d’anticiper à l’avance l’impact de l’épidémie.

 

Quelle contagiosité pour la  grippe ?

 

La grippe touche avant tout les enfants de moins de 15 ans, et surtout les  2 à 5 ans (comme le démontre les études des consultations en médecine de ville et aux urgences). Mais les formes sévères conduisant à une hospitalisation (dont la réanimation) concernent plus les adultes de plus de 65 ans et les enfants de moins de 2 ans. La mortalité de la grippe est surreprésentée chez les adultes âgés de plus de 65 ans (90% des décès par la grippe ont plus de 65 ans). Néanmoins, le nombre estimé de décès liés à la grippe survenant chez des personnes âgées de moins de 65 ans a avoisiné un millier lors de certaines épidémies.

Chaque grippé contamine entre 1,5 et 3 personnes en moyenne. La contagiosité si elle est maximale dans 4 premiers jours peut aller jusqu’à 7j. Le virus de la grippe peut survivre durant 24 à 48 heures sur des surfaces non poreuses dures telles que l’acier inoxydable et le plastique (interrupteur, poignée de porte) et durant 8 à 12 heures ou moins sur le tissu, le papier (les papiers‑mouchoirs, mouchoirs, écharpes, masques, gants …). En période épidémique respecter les gestes barrières !

 

Quel est l’impact réel de la grippe saisonnière ?

 

Santé publique France a publié en février 2023 un bilan des 10 dernières années (hiver 2011--2012 hiver 2022-2023).

En moyenne sur les 10 dernières années la grippe en France c’est en 10 semaines :

  • 2,5 millions de personnes touchées (2 à 8 millions)
  • 1 million de consultations de ville,
  • 20000 hospitalisations,
  • 9000 décès (en comparaison le sida a tué 147 personnes en 2021 ; la tuberculose 440, les accidents de la route 3350 en 2022.
  • 1 million de consultations en 10 semaines déstabilisent l’organisation des soins, et limite l’accès aux soins pour les autres pathologies.

La grippe chaque année en France est responsable de 2 millions de jours d’arrêt de travail (faible épidémie) à 12 millions de jours d’arrêt de travail (épidémie sévère). Le coût de la grippe en médecine ambulatoire (hors hospitalisations et pertes de production) varie entre 230 et 840 millions d'euros.

 

Qui vacciner ?

 

Pour limiter l’impact de la grippe il conviendrait de vacciner tout le monde. Nous côtoyons en moyenne 15 personnes différentes par jour, la vaccination ralentirait la progression de l’épidémie.

Les enfants sont les plus touchés. La haute autorité de santé préconise depuis février 2023 de vacciner les 2-17 ans.

Le vaccin n’est remboursé à 100 % que pour les sujets à risque de complications ou de formes graves. Ce sont :

•          Les personnes âgées de plus de 65 ans

•          les personnes de moins de 65 ans souffrant de certaines maladies chroniques (*)

•          les femmes enceintes (la vaccination pendant la grossesse permet de transférer des anticorps qui protègeront le nourrisson pendant les 6 premiers mois où le vaccin n’est pas autorisé).

•          les personnes souffrant d’obésité dite « morbide » soit un indice de masse corporel (IMC) supérieur ou égal à 40.

La stratégie vaccinale vise aussi à assurer une protection indirecte en vaccinant :

•          les professionnels de santé et les professionnels des établissements médico-sociaux au contact des patients à risque car ils peuvent contribuer à propager l’infection ;

•          l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois à risque de complication grave de la grippe et des personnes immunodéprimées ;

•          les aides à domicile des particuliers employeurs vulnérables

Mais aucune prise en charge malheureusement pour les enseignants (pourtant très fortement exposés), les militaires, policiers, gendarmes et pompiers, assistantes maternelles et employés de crèche… Certaines complémentaires santé ou certains employeurs prennent en charge les vaccins.

Depuis cette année le vaccin est remboursé à 65  % par la caisse de sécurité sociale et 35% par la mutuelle sur prescription médical sur un bon spécifique pour les 2-17 ans : demandez-le à votre médecin traitant ou pédiatre. L’injection peut être faite par le médecin ou une infirmière sur prescription médicale avant 11ans.

 

(*)

- Les troubles cardiaques ou pulmonaires chroniques assez graves pour nécessiter un suivi médical régulier ou des soins hospitaliers dont l’insuffisance cardiaque, les dysplasies broncho-pulmonaires, la fibrose, maladie pulmonaire obstructive chronique (BPCO ou bronchite chronique), l’emphysème, l’asthme.

- Le diabète ou autres troubles métaboliques chroniques, troubles hépatiques, y compris la cirrhose, troubles rénaux comme l’insuffisance rénale)

- Les maladies du sang, y compris l’hémoglobinopathie,

- le cancer

- tous les déficits immunitaires, y compris l’infection par le VIH, l’immunosuppression causée par la radiothérapie, la chimiothérapie ou des médicaments antirejet (greffe);

- les problèmes de santé qui peuvent affecter la capacité d’expulser des sécrétions respiratoires et la capacité d’avaler, entre autres : troubles cognitifs (démence), maladie de parkinson, lésions médullaires, les troubles convulsifs, les troubles neuromusculaires …

 

 

Quels sont les contre-indications au vaccin ?

 

  • Contre-indications absolue :

Les allergiques graves aux composants du vaccin  de la grippe, à l’œuf et aux protéines de poulet

  • Contre-indications temporaire

Un syndrome infectieux sévère doit faire différer par principe le vaccin

Une crise d’asthme doit faire différer un vaccin intra-nasal

  •  

 

Quel est le prix d’une vaccination antigrippale ?

 

Le vaccin coûte 11,13 €.

L’injection réalisée par un pharmacien ou la sage-femme coûte 7,5€

Si ces praticiens réalisent la prescription en plus de l’injection le coût passe à 9,6€, L’injection est facturée 6,3€ par les infirmières.

L’injection est non remboursable si le vaccin n’est pas pris en charge.

 

Quels sont les vaccins disponibles ?

  • Fluarix TetraÒ, Vaxigrip TetraÒ, Influvac TetraÒ (à partir de 6 mois) ;
  • EflueldaÒ (à partir de 65 ans).
  • Le vaccin Fluenz tetraÒ intra-nasal n’est toujours disponible en France.

Selon les recommandations de la HAS, les vaccins Fluarix TetraÒ, Vaxigrip TetraÒ, Influvac TetraÒ peuvent être utilisés, à partir de 6 mois, indifféremment.

EflueldaÒ contient plus d’antigène et entraine une plus grande réaction immunitaire. Il est autorisé pour les individus de plus de 60 ans. En France il n’est remboursé que pour les patients de plus de 65 ans.

Efficacité des vaccins :

 

En fonction des années l’efficacité du vaccin varie entre 20 et 80%.

En 2022 elle a été estimée à 44%.une étude sur 10 années (où dominaient essentiellement les vaccins trivalents alors qu’actuellement nous utilisons des tétra-valents) et portant sur 70000 personnes a conclu à une efficacité de 59% pour les adultes de 18-65 ans.

La vaccination de la grippe éviterait environ 2000 décès par an chez les plus de 65 ans.

 

Effets secondaires des vaccins :

  • Les réactions éventuelles après une injection d’un vaccin antigrippal.

Nature et fréquence des réactions possibles au vaccin

Fréquence

Réactions possibles au vaccin injectable

Dans la majorité des cas
(plus de 50 % des gens)

  • Douleur à l’endroit où l’injection a été faite

Très souvent
(moins de 50 % des gens)

  • Rougeur, gonflement à l’endroit où l’injection a été faite
  • Douleur musculaire, douleur aux jointures, mal de tête, fatigue
  • Perte d’appétit, somnolence (difficulté à rester éveillé), irritabilité

Souvent
(moins de 10 % des gens)

  • Bleu ou démangeaison à l’endroit où l’injection a été faite
  • Fièvre, frissons et malaises, particulièrement chez les personnes vaccinées pour la première fois contre la grippe
  • Nausées, vomissements, diarrhée, maux de ventre
  • Yeux rouges, mal de gorge, toux et difficulté à respirer

Parfois
(moins de 1 % des gens)

  • Enflure du visage
  • Rougeurs sur la peau
  • Étourdissements
  • Enflure des ganglions

Rarement
(moins de 1 personne sur 1000)

  • Convulsions (le corps se raidit et les muscles se contractent de façon saccadée et involontaire)
  • Engourdissements, névralgie (douleur sur le trajet d'un nerf)

Source : https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/vaccination/vaccination-contre-la-grippe#c231894

Des réactions extrêmement rares peuvent survenir après la vaccination contre la grippe.

Le syndrome de Guillain-Barré. Il entraine une paralysie progressive, c’est-à-dire qu’une ou plusieurs parties du corps s’engourdissent jusqu’à présenter des difficultés de mouvement. Cette paralysie finit par disparaître, mais elle peut parfois laisser des séquelles. La cause du SGB est inconnue. Il survient après une infection intestinale  ou pulmonaire. Il atteint surtout les jeunes adultes et les personnes âgées de 60 ans ou plus.

Le risque de présenter le syndrome de Guillain-Barré après avoir été vacciné contre la grippe, s’il existe vraiment, est extrêmement faible. On a très largement plus de risque de développer un SGB après avoir contracté une infection comme la grippe qu’après avoir été vacciné contre la grippe ;

Les réactions allergiques graves après vaccination sont aussi extrêmement rares.

  • Les réactions possibles après le vaccin intranasal

 

Nature et fréquence des réactions connues causées par le vaccin

Fréquence

Réactions connues causées par le vaccin intranasal

Souvent
(moins de 10 % des gens)

  • Écoulement nasal ou congestion du nez
  • Mal de tête
  • Fatigue ou malaises

Rarement
(moins de 1 personne sur 1000)

  • Réaction allergique

Quelles consignes après la vaccination

  1. Attendre une dizaine de minutes (idéalement 15 minutes avant de quitter le lieu de vaccination. Si une réaction allergique survient, les symptômes apparaîtront quelques minutes après la vaccination. Si vous avez des antécédents allergiques préférez un lieu de vaccination avec une présence médicale.
  2. Si vous ressentez des effets secondaires, informez-en immédiatement la personne qui vous a vacciné.
  3. Au besoin, utilisez un médicament contre la fièvre (paracétamol sans dépasser  la dose requise pour l’âge et le poids). Il faut éviter les médicaments contenant de l’Aspirine (acide acétylsalicylique) pour les personnes de moins de 18 ans dans les quatre semaines suivant la vaccination.
  4. En cas de rougeur, de douleur ou de gonflement à l’endroit où l’injection a été faite, appliquez une compresse humide froide à cet endroit.
  5. Si vous avez reçu le vaccin intranasal, le virus qu’il contient peut se retrouver dans les sécrétions nasales. Dans les deux semaines suivant la vaccination, évitez les contacts étroits avec des personnes très gravement immunosupprimées nécessitant un isolement dans un milieu protégé.
  6. Consultez un médecin si vous êtes dans l’une des situations suivantes :
  • vous ressentez des symptômes graves ou inhabituels;
  • vos symptômes s’aggravent au lieu de s’améliorer;
  • vos symptômes durent depuis plus de 48 heures.

 

Quand se faire Vacciner ?:

  • Cette année il n’y aura pas de priorisation pour la délivrance du vaccin qui est disponible pour tous à partir du 18 octobre 2023
  • Selon les auteurs on estime la réponse vaccinale à 2 à 3 semaines, l’épidémie commence généralement courant décembre, le pic étant généralement en janvier. Elle est parfois plus précoce … nous vous conseillons de vous vacciner durant 2e quinzaine de novembre.
  • La vaccination doit être différé en cas d’infection en cours et pour le vaccin intra-nasal de crise d’asthme.
  • Il est toujours utile de se vacciner même tardivement si cela n’a pas été fait. Si vous avez eu la grippe A, vous n’êtes forcément immunisé contre la B et inversement …
  • Pour ceux qui souhaitent la vaccination contre la Covid, nous conseillons aux plus fragiles de se vacciner dès à présent pour la covid l’épidémie étant en cours et secondairement pour la grippe. La double vaccination reste autorisée lors de la même séance.

 Une étude anglaise (The Lancet, mars 2022) a ainsi montré que les personnes hospitalisées suite à une infection respiratoire aigüe et présentant une co-infection grippe / Covid-19 avaient 4,1 fois plus de risque d’être placées sous ventilation mécanique invasive et 2,3 plus de risque de décès.

Si vous souhaitez vous vacciner à Montenois, le même jour contre la covid et la grippe, merci de prendre rendez-vous en appelant le secrétariat, les infirmières, ou la pharmacie.

  • Si vous avez un terrain allergique nous vous recommandons de vous faire vacciner  dans un lieu médicalisé (présence d’un médecin) et d’attendre 15 minutes après vaccination en salle d’attente.
  • La vaccination peut être réalisée indifféremment par votre médecin, pharmacien, sage-femme, ou infirmière si vous avez un bon ou une prescription. Vous aurez besoin d’une prescription médicale pour les enfants de moins de 18 ans pour la délivrance par le pharmacien et l’injection par une infirmière car un pharmacien n’est toujours pas habilité à vacciner les enfants en dessous de 16 ans.
  • A montenois les IDE vaccineront contre la grippe y compris les enfants (avec et sans RDV) les Lundis Mercredis Vendredis matin de 7h à 12h. Venez avec votre bon et signalez-vous au secrétariat en arrivant. Soyez patient s’il y a un peu d’attente. Nous recommandons le port du masque pour les patients à risque.