EVACUATION 3/3
L'évacuation - étape 3
Après plusieurs jours, tu arrives enfin à Labouheyre, au bout de la France, dans les Landes. Les wagons s’ouvrent. L’air est chaud, l’odeur des pins étrange. Les visages sont marqués par la fatigue, la poussière, la faim. Personne ne connaît ce lieu.
Des paysans attendent avec leurs tombereaux tirés par des bœufs. Ils parlent un patois inconnu. Le tien est tout aussi incompréhensible pour eux. Mais les regards, eux, n’ont pas besoin de traduction. On te charge avec tes maigres affaires.
Tu arrives dans un petit hameau, au cœur d’une clairière. La maison, nommée “l’Oustau”, est vide, mais solide. Trois chambres, une cuisine. Pas de lit, mais bientôt, André et son père Gaston déposent de la paille pour ne pas dormir à même le sol. C’est peu, mais c’est beaucoup.
Les jours suivants, tout se met en place. Les familles landaises vous nourrissent avec ce qu’elles peuvent. Il n’y a pas beaucoup, mais elles donnent tout. Malgré la guerre, malgré l’absence de leurs maris partis au front, elles ouvrent leurs bras. Les débuts sont maladroits : on ne parle pas la même langue, mais on apprend vite à se comprendre autrement.
Et puis, doucement, le quotidien reprend. On aide aux champs. On ramasse les haricots, le maïs, on participe à la moisson, aux vendanges. On apprend à dire “bonjour” autrement. On rit parfois. L’hostilité s’efface, remplacée par des gestes simples et sincères.
Tu es réfugié, oui. Mais ici, tu es aussi invité, accueilli, presque adopté. Par la suite, tu repenseras souvent avec nostalgie à cette parenthèse de paix.
En regardant le panneau, pensez aux habitants qui en septembre 1939 devaient emprunter la même route pour partir dans les Landes et qui disaient adieu à Niffer. Empruntez la petite route qui part sur la gauche et continuez jusqu'au bout du champ.
Lorsque vous traverserez le talus de l'ancien chemin de fer (après le champ), cherchez le QR-code qui vous fera vivre la drôle de guerre à Niffer.
Indice : il est à proximité d'un genre de rails plantés verticalement.

Cette page fait partie du circuit pédestre Niffer - 1939 / 1945. Il permet de s'immerger dans le Niffer de cette époque. Même si les histoires reposent sur des faits réels, il s'agit de témoignages fictifs reconstitués à partir de plusieurs sources.