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Village de charme et de caractère

Les vestiges du néolithique extraits et analysés prouvent que les terres de Filain sont occupées depuis fort longtemps. Ce n’est pourtant qu’en 1159 que la commune est mentionnée pour la première fois dans des écrits officiels, sous le nom de Filain. Elle appartient alors à l’Abbaye de Bellevaux.  

Provenant du latin “Fons Lanoe”, Filain signifie “fontaine de Laine”, la petite rivière prenant sa source dans le village étant alors dénommée “De Laine”.

L’histoire seigneuriale de la commune trouve probablement ses racines au Moyen-Age, avec les familles Petrus de Folens (1160) puis Petrus Miles Fonis Lanae (1225). Plus certainement, Jean et Guy De Filain qui participent en 1217 à la cinquième croisade, influencent la dénomination du village. 

La terre de Filain est ensuite possédée par plusieurs familles, qui laissent tour à tour des traces patrimoniales importantes dans la construction et le développement du village, visibles encore aujourd’hui. 

  • Le château (XV-XVII èmes siècles) 

Monument le plus connu de la commune, il est fermé aux visiteurs depuis plusieurs années. Il reste néanmoins un très bel édifice à admirer lors de votre passage au village (classé monument historique par arrêté du 20 avril 1944). 

La première partie du château (bâtiment rectangulaire flanqué de quatre tours rondes) a été construite en 1423 par Guillemette de Tincey, alors « Dame de Filain », sur des fondations datant de l’époque gallo-romaine. C’est vers 1550, que la famille de Sacquenay agrandit la bâtisse côté sud, avec un bâtiment à 3 tours (2 tours carrées surmontées chacune d’un « dôme à l’impérial » digne des clochers comtois, et d’une tour ronde), deux « galeries » (l’une ouverte au rez-de-chaussée et l’autre fermée à l’étage) relient alors les deux constructions. Seul un pont-levis sur la magnifique façade Renaissance, donne accès à l’ensemble, le tout défendu par des douves sèches et des meurtrières. Au XIXè siècle, le Général Marulaz prend possession des lieux et y apporte de nombreuses modifications pour le rendre plus habitable, notamment en supprimant le pont-levis et en fermant la galerie du rez-de-chaussée dans la cour d’honneur. A noter que deux tours rondes ont disparu de part et d’autre de cette cour. 
 
La salle des gardes très réputée, possède une remarquable cheminée, d’époque Renaissance, surmontée d’un haut relief magnifiant la chasse à courre. La technique de réalisation, nommée “demi-ronde-bosse", anime la scène : un cerf, surgit de la sculpture, comme s’il tentait de s’en échapper, au plus loin de la meute, figé à jamais dans une posture de course effrénée. Cette œuvre d’art, taillée dans un seul bloc de stuc (mélange de poudre de calcaire, d’eau et de chaux), est l’une des pièces majeures du château.  
  
En 1980, la famille Montornès (actuelle propriétaire) reprend le domaine et entame sa restauration et celle de ses jardins à la française, dans lequel on trouvera une variété de roses baptisée « Château de Filain », créée par la Roseraie Sauvageot. Il accueille alors de nombreuses festivités publiques et privées : sons et lumières, tournois internationaux de chevalerie, marchés du terroir, concerts... Mais aussi mariages et célébrations variées. 
 Les lignes nous manquent pour compter la grande histoire et les beautés de cette demeure. 

  • Des maisons fortes ou maisons de maitre

Plusieurs bâtisses anciennes renforcent l’intérêt architectural de Filain. 

Le “petit château", construit au XVIème et entièrement remodelé au XVIIIème siècle, longtemps propriété de la famille Boisselet De Leusse, reste l’une des plus belles demeures de la commune. Son “clocher” en tuiles vernissées, récemment rénové par ses actuels propriétaires, resplendit de mille et un éclats selon les jeux de lumière en présence. Son parc et ses abords, également réaménagés, en font un édifice absolument remarquable, qui a retrouvé une seconde vie. 

“Le château des Ridets”, dans un tout autre style (XVIIIème siècle), très surprenant dans un tel lieu, vous accueille aux “Ridets”, hameau à 3 kilomètres du village. Il devient très prisé des touristes en période estivale depuis quelques années grâce à l’installation et au développement du parc animalier et de loisirs “la Guiguitte en Folie”. Axé sur l’accueil des familles, il propose des activités variées sur la belle saison. 

De belles maisons et fermes anciennes, rénovées au fil des années, viennent faire de Filain un très beau village où il fait bon déambuler. 

  • La tombe du Général Marulaz 

Jacob-François Marola, dit Marulaz (1769-1842) est baron et Lieutenant Général de l’Empire.  

Brigadier-fourrier en 1791, il est fait Maréchal des Logis le 25 juin 1792, et passe lieutenant le 1er octobre de la même année, dans le corps d’éclaireurs de l’armée du Centre, devenue le 8ème régiment de hussards. Il participe à de nombreuses campagnes, avec honneur. Encensé pour sa bravoure et ses victoires, il est nommé Baron de l’Empire le 7 décembre 1808 et obtient peu après le commandement d’une brigade de cavalerie. Il est élevé au poste de Général de division le 12 juillet 1809, et obtient le commandement de la 6ème division militaire à Besançon. Nommé Chevalier de Saint-Louis le 19 juillet 1814, il défend Besançon assiégé par 15 000 autrichiens lors de la campagne de France.  

Pendant toute la durée de son service actif, il reçoit 19 blessures et 26 chevaux sont tués sous lui. Il reste connu comme un enfant de troupe du 3ème régiment de hussards et un chef de guerre remarquable. 

Il acquiert le château de Filain en 1808 et ordonne de nombreuses transformations afin de le rendre plus confortable. Admis à la retraite le 6 décembre 1815, il s’installe définitivement à Filain, où il a la joie d’être reconnu français par le pays pour lequel il s’est tant battu. Il devient maire de la commune de 1816 à 1831. Il s’occupe beaucoup des enfants et des pauvres, et rédige ses mémoires avec le curé. On signale souvent une anecdote locale signifiant d’un caractère “en acier trempé” : lors d’un diner chez le Préfet, il se dispute avec le Marquis de Sorans, alors Maréchal de camp et également ancien émigré, Commandant du Département. La discussion s’envenime jusqu’au duel, le grand Général prouvant une nouvelle fois sa bravoure et sa force...laissant le Marquis estourbi, à tout jamais ! 

Il meurt dans son château le 10 juin 1842 d’une crise d’apoplexie. Il repose avec son épouse au pied de l’Eglise Sainte-Antide, au cœur du village. Vous pourrez lire, gravée à même la pierre de sa stèle mortuaire, une partie de sa biographie et de ses exploits de guerre. 

  • La tombe de César Marulaz 

Au cimetière du village, on remarque quelques tombes vénérables, dont celle de César Marulaz. Fils du Général Marulaz, Chef d’escadron, Commandant de la place de Péronne, il décède le 1er avril 1870 et se fait enterrer à Filain aux côtés de son épouse. 

Leurs 2 mains jointes moulées puis gravées dans la pierre en font une sépulture spéciale, connue et visitée par les villageois et les visiteurs de passage férus d’histoire. 

  • L’Eglise Sainte-Antide 

Reconstruite au XVIIIème siècle, elle est surmontée d’un clocher à l’impériale en tuiles vernissées. Elle abrite un ensemble de boiseries de style Louis XVI, un Christ aux liens et une Vierge de Pitié du XVIème siècle, des toiles et des statues du XVIIème et XVIIIème siècles, ainsi que de superbes vitraux.  

Les corniches et le parvis de l’Eglise ont été remis en état à l’identique en 2015 par des artisans locaux grâce à un programme départemental d’aide à la rénovation du petit patrimoine (en même temps que la source et les lavoirs). 

  • Le tilleul de Sully 

Plusieurs fois centenaire, le tilleul remarquable situé au centre du village, est un arbre planté à l’époque de Sully, alors ministre d’Henry IV et grand voyer de France. 

Avec ses 18 mètres de haut et ses 4m90 de circonférence, il attire toujours les promeneurs et les pélerins, ainsi que les enfants du village, pour une pause ombragée. 

  • La source 

Avec ses magnifiques margelles rénovées en 2015, elle se situe également en cœur de village. Vous y trouverez un espace aménagé propice à la détente pour un arrêt contemplatif de toute beauté. 

  • Les lavoirs en vis-à-vis 

Ayant bénéficiés du même programme de rénovation que la source et l’Eglise, les lavoirs en vis-à-vis se situent à quelques mètres de la source, sur la grande rue du village. 

Leurs charpentes, remplacées à l’identique par nos artisans locaux, offrent un ensemble singulier très prisé des visiteurs, qu’ils soient locaux ou de passage. Photos de type cartes postales garanties ! 

Bonne visite !