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Eglise Saint Martin de Bignac

La fondation de l’église dédiée à saint Martin dépendant du diocèse d’Angoulême. Sa fondation remonte au moins au XIIe siècle. En effet, en 1120, l’église Saint-Martin est rattachée au prieuré Notre-Dame de Lanville. Un prieuré est créé quelques temps après la donation. L’église est alors commune au prieuré et à la paroisse.

Les bâtiments du prieuré ont disparu, à l’exception d’un ensemble de bâtiments situés perpendiculairement à l’église. Un espace non loti, au nord de l’église correspond à l’emplacement des anciens bâtiments du prieuré détruits en grande partie en 1792.

Historique

L’église actuelle est une construction romane de la seconde moitié du XIIe siècle, remaniée au XVe siècle par le percement de baies au sud, l’ajout de la chapelle sud et l’aménagement de la niche en façade. Le monument a été à plusieurs fois réparé aux époques moderne puis contemporaine. En 1854, des restaurations ont été menées sur l’église[1]. Elle a fait l’objet d’une restauration remarquable en 2007 qui a redonné toute sa splendeur à ce lieu de culte.

Comme la plupart des églises du Rouillacais, Saint-Martin de Bignac présente un simple plan rectangulaire. Une chapelle a été aménagée au XVe siècle au sud de la nef formant une petite excroissance. L’édifice se termine par une abside semi-circulaire percée de deux baies au sud.

Architecture

La nef est charpentée. Sur le mur nord de la nef, on remarque la naissance d’un arc brisé ouvrant autrefois sur une chapelle disparue ou bien communicant avec les bâtiments conventuels du prieuré. 

Le revers de la façade et le mur nord de la nef portent les traces d’une litre funéraire armoriée. Une litre est une bande noire, ponctuée de blasons, qui était peinte sur les murs de l’église, à l’intérieur ou à l’extérieur, lors des funérailles soit du fondateur de l’église soit du seigneur haut justicier du lieu. Elle a été identifiée en 1990 sous les badigeons par Robert Simonnaud. En effet, la paroisse de Bignac faisait partie de la baronnie de Montignac[2] et dépendait de la famille La Rochefoucauld de 1399 à la Révolution française. Cette litre funéraire a été peinte (comme à Genac et à Aussac-Vadalle) en hommage à François VI de La Rochefoucauld, célèbre auteur des Maximes, mort en 1680. Deux doubles écussons d’alliance ont été restaurés en 2005. Ils sont surmontés d’une couronne ducale ornée de la fée Mélusine prenant son bain. Le premier écu est celui de la famille La Rochefoucauld et le second celui d’Andrée de Vivonne, son épouse.

La chapelle sud, large et peu profonde est couverte d’une voûte en berceau brisé. Elle pourrait dater du XVe siècle. Elle présente les vestiges d’un oculus ou d’une rosace.

Le chevet se termine par une abside semi-circulaire. En 1865, Alcide Gauguié[3] fait une description de son mobilier : « le chœur seul est plafonné et possède comme ornement un petit ange bouffi suspendu par un fil au-dessus de l’autel. Au fond est un tableau de trente centimètres dont le sujet est singulier : il présente une tête de Christ donnant un baiser à tête barbue encadrée d’une vaste collerette, comme il était de mode d’en porter à la fin du XVIe siècle. »

Ces deux éléments ont disparu de l’église.

Le sanctuaire abrite un maître autel surmonté d’un tabernacle, datant du XIXe siècle. L’ensemble est inscrit au titre des Monuments historiques depuis 2005. L’autel est décoré de chérubins et supporte deux paires de chandeliers.

La table de communion, en bois, séparant le chœur liturgique de la nef a été conservée ainsi que la chaire en bois.

Deux bassins liturgiques (lavabos utilisés pour les ablutions du prêtre durant la messe) sont inclus dans l’épaisseur des murs, non loin du chœur. Formant des niches, elles sont surmontées d’arcs brisés ou trilobés. Le fond est concave afin de recueillir l’eau qui est évacuée vers l’intérieur du mur par un petit orifice afin de ne pas perdre cette eau bénite.

Les baies de l’église étaient fermées par de simples vitrages avant la restauration en 2007. À cette occasion, quatre vitraux contemporains ont été réalisés en motif losangés par l’Atelier de vitrail Saint-Joseph de Ruffec.

Extérieur

Un clocher mur à deux niches en plein cintre surmonte la façade ouest dans laquelle s’ouvre un portail en arc légèrement brisé à trois voussures avec archivolte sculpté de motif de pointes de diamants (ou de têtes de clous). Au-dessus du portail, une baie ou niche datant du XVe siècle, a été aménagée. Elle est surmontée d’un arc trilobé, supportant un gable avec pinacles. Toutes les nervures reposent sur de petits culots décorés d’oiseaux et d’un buste humain. Il a été choisi de l’ouvrir vers l’intérieur en 2007 apportant ainsi de la lumière dans la nef.

Un vitrail contemporain a été réalisé par l’Atelier de vitrail de Saint-Joseph de Ruffec. Il représente deux éléments figurés, le manteau et le glaive qui sont les attributs du saint patron de l’église, saint Martin. De lourds contreforts en équerre ont été construits pour conforter les deux angles en façade.

[1] Abbé Nanglard (J), Pouillé historique du diocèse d’Angoulême.

[2] Le Château de Montignac est acheté par la famille La Rochefoucauld à la fin du XIVe siècle. Montignac est érigé en baronnie au XVe siècle et conservé par La Rochefoucauld jusqu’à la Révolution française.

[3] GAUGUIE (A), La Charente illustrée, 1865.

La fondation de l’église dédiée à saint Martin dépendant du diocèse d’Angoulême. Sa fondation remonte au moins au XIIe siècle. En effet, en 1120, l’église Saint-Martin est rattachée au prieuré Notre-Dame de Lanville. Un prieuré est créé quelques temps après la donation. L’église est alors commune au prieuré et à la paroisse.

Les bâtiments du prieuré ont disparu, à l’exception d’un ensemble de bâtiments situés perpendiculairement à l’église. Un espace non loti, au nord de l’église correspond à l’emplacement des anciens bâtiments du prieuré détruits en grande partie en 1792.