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Le Prieuré Notre Dame de Lanville

Le prieuré Notre-Dame de Lanville, dépendant de l’ordre des chanoines réguliers de Saint-Augustin fut l’un des établissements monastiques les plus prestigieux de l’Angoumois au Moyen Âge.

La fondation du prieuré vers 1120, s’inscrit dans une vague importante d’implantation canoniale en pays charentais (La Couronne, Cellefrouin, Lesterps…). Christian Gensbeitel[1] précise la date exacte de fondation et le nom du fondateur du prieuré ne sont pas parvenus jusqu’à nous. La seule information sûre est que cette implantation intervient sous l’épiscopat de Girard II, évêque d’Angoulême entre 1101 et 1136.

Les communautés canoniales étaient une alternative au monachisme bénédictin. Les chanoines dits « réguliers » c’est-à-dire obéissant à la règle de Saint-Augustin, sont des clercs mais pas des moines retirés du monde. Ils manifestent une austérité et une rigueur supérieure à celle des bénédictins dans l’observance de la vie communautaire.  

Un prieuré est généralement un établissement de second rang dont le responsable, le prieur, est nommé par un abbé de la maison-mère. Or chez les augustiniens, la notion de prieuré est difficile à cerner, car il en existe, comme Lanville, qui ne semblent attacher à aucune abbaye. Par contre, plusieurs établissements sont liés au prieuré de Lanville: simple église ou prieuré-cure en Angoumois, Saintonge et le Poitou (Bignac, Mons, Oradour, La Chapelle, Ébréon…).

Historique

L’église romane a été construite entre 1130 et 1160. Ce prieuré porte les stigmates des mutilations des guerres de Religion et d’aménagements successifs entre le XIIe et le XVIIIe siècle. Selon un procès-verbal de visite établi en 1636, la voûte de la nef de l’église était effondrée depuis 1625, et le prieuré est signalé en ruines à cette date, à l’exception du logis du prieur.

L’établissement ne comptait plus que l’aumônier, deux frères profès et deux novices. Au cours des années 1650, le prieuré fut rattaché à la congrégation de Sainte-Geneviève du Mont, maison qui avait réformé la règle augustinienne et à laquelle était également soumise l’abbaye Notre-Dame de La Couronne. Elle comptait alors six religieux. Une plaque gravée, actuellement visible à l’extrémité orientale de la nef et datée de 1693, fait état des travaux de restauration de l’église, « ce qui montre que l’entreprise de rénovation s’est prolongée tout au long du XVIIe siècle »[2]. Durant la Révolution, le prieuré fut fermé en 1791.

Dès 1846, des travaux de réparation et de consolidation des murs gouttereaux, suite à l’effondrement de la voûte de la nef, furent entrepris. En 1904, la façade occidentale s’effondra, en raison de l’instabilité du sol. La façade a été reconstruite entre 1910 et 1912, plus en retrait, amputant définitivement la nef d’une demi-travée. En 1939, la nef était encore à l’abandon et menaçait ruine. En 1952, c’était au tour de la voûte de la seconde travée de s’effondrer bien que l’église avait été classée Monument historique en 1942. La remise en valeur du site engagée par l’Abbé Chabot dans les années 1960, fut poursuivie grâce à l’intervention du Club Marpen dans les années 1970, puis par l’association des Amis de l’Abbatiale de Lanville.

Les travaux entrepris par le service des Monuments historiques depuis 1980, ont permis de restaurer intégralement l’église, de contribuer à mieux connaître l’édifice et à le mettre en valeur.

Les bâtiments monastiques construits au sud-ouest de l’église furent restaurés par la Communauté de Communes du Rouillacais, qui en est le propriétaire depuis 1993.

 

[1] GENSBEITEL (C), « Laissez-vous conter », Le prieuré Notre-Dame de Lanville, Via Patrimoine, 2002

[2] GENSBEILTEL (C), 2002