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La Chapelle de Lugan

La Chapelle de LUGAN

Puylagarde - Tarn-et-Garonne

L’église primitive

Son plan aux angles extérieurs arrondis, son appareil de moellons grossièrement taillés, un chœur rectangulaire plus étroit que la nef dont il est séparé par un mur, plaident pour une construction un peu avant l’an mil donc vers la fin du 10ème siècle.Elle appartient à un petit groupe d’églises, de même style pré-roman, édifiées aux confins du Quercy et du Rouergue : Saint-Martin de Cas (Espinas), Saint-Sixte de Paulhac (Verfeil), Saint-Julien de Carrendier (Féneyrols), N.D. de Lugan (Puylagarde).

Historique

Trois textes attestent l’existence d’une église paroissiale à Lugan avant la Révolution : une donation de la fin du 11ème ou du début du 12ème siècle, une donation de 1236, une attribution de dîmes de 1276. Cette chapelle fut une église paroissiale du 11ème siècle à la fin du 13ème. A la fin du 13ème et au début du 14ème siècle, les habitants de Lugan abandonnent peu à peu le site et vont s’installer sur la hauteur à l’endroit ou se trouve aujourd’hui le village de Puylagarde. On y fonde une nouvelle paroisse et Lugan devient son annexe. De 1381 à 1385, Lugan sert de repaire aux Routiers qui pillent Puylagarde et ses environs. La chapelle est fortement endommagée. Elle sera abandonnée pendant deux siècles. Le chœur ayant subsisté, la chapelle fut restaurée au 17ème siècle. La nef était alors plus courte que de nos jours et l’entrée se faisait sur le côté sud-ouest. L’église n’est qu’une annexe de la paroisse de Puylagarde et il n’y a pas d’offices réguliers. Un prêtre réfractaire y célébrera parfois la messe pendant la Révolution. Après la Révolution, la chapelle est de nouveau abandonnée, la voûte s’effondre et l’édifice tombe peu à peu en ruines.

Elle fut restaurée et mise en l’état où nous la voyons aujourd’hui entre 1878 et 1882. La nef fut allongée de 3 mètres et la voûte refaite. On mura la porte latérale et une porte fut ouverte sur la façade nord-ouest. Une sacristie fut construite en 1888 sur le côté nord-est du chœur. Le premier pèlerinage, à la Vierge de l’Annonciation, date de 1882. L’abbé Joseph Delmas, curé de Puylagarde de 1878 à 1896, en fut l’initiateur.

L’édifice actuel

Chœur rectangulaire étroit, au chevet plat et aux angles extérieurs arrondis. Voûte romane. Baie axiale fermée. Une baie latérale de chaque côté. A l’intérieur, trois arcatures aveugles sur le côté droit. Il reste deux arcatures sur le côté gauche, le passage vers la sacristie a été ouvert  à la place de la troisième. Le chœur est séparé de la nef par un mur dans lequel s’ouvre un passage de deux mètres sous un arc à claveaux. La nef, un peu plus large que le chœur, a une voûte en berceau. Elle n’est ajourée que par quatre fenêtres étroites, en archères, deux sur chaque élévation. Dans l’élévation sud-ouest on voit l’arc, légèrement outrepassé, de l’ancienne porte. Dans la façade nord-ouest a été aménagée la porte d’entrée actuelle en arc roman. Un modeste clocher-arcade surmonte cette façade nord-ouest. Une sacristie est adossée au côté nord-est du chœur. Antoine GALAN

Sources : « Les églises aux angles arrondis » par Aurel Bongiu dans« Caylus et Saint-Antonin Noble Val ».

Cahiers du Patrimoine.1993.Documents d’archives. Observations in situ.