Les récipendiaires originaires du village de Réaup-Lisse

Légion d'honneur : ils sont nés à Réaup-Lisse !

Ils sont tous nés sur la commune de Réaup ou sur celle de Lisse.

Ils sont fils d'agriculteurs, de domestique, de charpentier, de meunier, de métayer, de gendarme, de charbonnier, de contremaître, voire de propriétaire terrien...

Ils ont fait leurs premiers pas, appris à lire et à écrire dans les écoles de nos deux communes bien avant qu'elles ne soient associées...

Ils sont devenus chirurgien de la Grande Armée, médecin au ministère des Travaux publics, écuyer en chef à Saumur, soldats chez les Zouaves, maître des requêtes au Conseil d’État, professeur de botanique, officier d'artillerie, fondé de pouvoirs, employé de bureau.

Au delà de cette énumération sommaire, tous ont eu des parcours exemplaires au service de la France et des français. Les mérites éminents dont ils ont fait preuve au cours de leur vie leur ont valu d'être distingués par l'attribution de la Légion d’honneur, premier Ordre national français.

En 1802, le Premier Consul crée la Légion d’honneur, un ordre concernant à la fois civils et militaires. Cette « mixité » est une volonté du général Bonaparte qui y voyait un ferment de l'unité nationale. Pour lui : « l'armée, c'est la Nation… Si l'on distinguait les hommes en militaires et civils, on établirait deux ordres, alors qu'il n'y a qu'une Nation ».

L'Ordre de la Légion d'honneur est devenu un symbole de continuité : deux empereurs, trois rois et cinq Républiques ont conservé la Légion d'honneur comme premier ordre national. Le chef de l’État en est toujours le Grand Maître. Le grand collier, symbole de cette prestigieuse fonction, lui est remis par le Grand chancelier dès son investiture. Les changements de régime n’entraînent pour l'Ordre que des modifications mineures : le remplacement symbolique du médaillon central du grand collier ou la suppression du serment du nouveau chevalier, par exemple.

La Légion d'honneur est un ordre prestigieux : elle impose un certain protocole lors de l'admission d'un nouveau membre, de sa promotion à un grade ou de son élévation à une dignité supérieure ; il est décoré par un membre d'un grade ou d'une dignité au moins égale et ne prend rang dans l'Ordre qu'à la date effective de la remise de cette décoration.

La Légion d'honneur comporte cinq degrés : => 3 grades : chevalier, officier et commandeur.

=> 2 dignités : grand officier et grand'croix.

Pour les civils comme pour les militaires, être décoré de la Légion d’honneur est considéré comme l’expression de la reconnaissance de la Nation à ceux qui lui ont rendu des services civils ou militaires éminents.

Il est donc légitime de « faire honneur » à ces dix Réaupais et Lissois qui ont si bien représenté nos deux communes au fil du temps et que nous vous présentons dans l'ordre chronologique de leur naissance.

Général de corps d'armée (2S) Serge EGLOFF

Commandeur de la Légion d'honneur

Conseiller municipal de Réaup-Lisse, Maire délégué de Lisse

Président de la Société des membres de la Légion d'honneur de Lot-et-Garonne

Joseph GAUBE

Joseph GAUBE naît le 11 juillet 1783 à Lisse. Sur l'extrait du registre des actes de l’état civil de la commune de Lisse, il est indiqué qu'il est le fils légitime de Bertrand GAUBE et de Marie PÉRISSÉ. Son parrain est Joseph GAUBE et sa marraine Marie LALANNE. L'acte de naissance est signé LAGRAVE, curé de Lisse, et la copie certifiée conforme par monsieur de MONTAUD, maire de Lisse.

A vingt-trois ans et demi, le 10 février 1807, il est nommé sous-aide major pour être employé aux hôpitaux par l'intendant général de la Grande Armée, à la demande de monsieur PERCY, inspecteur général du Service de Santé.

Trois mois plus tard, le 12 mai 1807, il est confirmé dans cet emploi par le Ministre, directeur général de l'administration de la Guerre.

Il participe aux campagnes des années 1807, 1808 et 1809 aux armées de Prusse, de Pologne et d'Autriche. Il est à la bataille d'Eylau (8 février 1807), au siège de Dantzig (du 19 mars au 2 mai 1807), aux batailles d'Heilsberg (10 juin 1807), de Friedland (14 juin 1807), de Ratisbonne (19 au 23 avril 1809), d'Ebersberg (3 mai 1809), d'Essling (21 et 22 mai 1809), de Wagram (5 et 6 juillet 1809) et de Znaïm (10 et 11 juillet 1809).

Nommé Sous-aide Major au 2ème bataillon de Sapeurs le 22 avril 1809, il sert aux hôpitaux de Vienne, du 12 juillet 1809 au 20 mars 1810.

Aide Major au 103ème régiment de ligne le 2 juillet 1811, il est nommé Chirurgien Major par le Ministre, directeur général de l'administration de la Guerre, le 20 février 1813, pour le 2ème corps d'observation de l'Armée du Rhin.

Il participe à la campagne de Saxe de 1813, à la bataille de Lützen le 2 mai 1813, à celle de Bautzen les 20 et 21 mai 1813 et à la bataille de Leipzig (aussi appelée « bataille des nations ») du 16 au 19 octobre 1813.

Chirurgien Major de la 3ème Division du 6ème Corps, il est « grièvement blessé d'un coup de boulet à la bataille du 18 octobre en avant de Leipzig, dans l'exercice de ses fonctions qu'il a constamment remplies avec le plus grand dévouement. », comme l'indique, le 20 mars 1814, le général de brigade Jacques Robert Souslier de CHOISY, commandant cette division.

Chevalier de la Légion d'honneur du 12 décembre 1851, il reçoit sa croix de chevalier de la Légion d'honneur des mains de monsieur Joseph, Victorin LARROZE, maire de Nérac, le 18 juillet 1852 (Joseph, Victorin LARROZE est né le 22 mars 1813 à Mézin et il est chevalier de la Légion d'honneur du 10 octobre 1850).

Il décède le 23 décembre 1854.

Mathieu-François DUTHIL

Mathieu-François DUTHIL naît le 28 juillet 1828 à cinq heures du matin, à Lisse. Il est le fils naturel de Marie BARADA, domestique, célibataire, dont il porte le nom plus de trente ans, et de Louis DUTHIL qui finit par le reconnaître en décembre 1859 lors de son mariage avec sa mère (1).

C'est Marie FRINETTE, cultivatrice, âgée de vingt-huit ans, demeurant provisoirement à Petit Pierre, qui présente l'enfant en mairie, le 28 juillet 1828 à 4 heures du soir en présence de Joseph DUBEDAT, âgé de soixante-quinze ans, de Joseph PIMPETESSE, âgé de soixante-huit ans et du maire de MONTAUD.

Le 3 novembre 1846 (il a dix-huit ans et trois mois), Mathieu-François DUTHIL contracte un engagement volontaire au 1er Housards et rejoint deux semaines plus tard l’École de cavalerie de Saumur comme élève trompette.

Il est nommé brigadier au bout d'un an de service et maréchal des logis le 1er mai 1848.

Brillant Sous-maître de l’École, il est nommé sous-lieutenant au 3ème Dragons en octobre 1852 pour effectuer son temps de commandement, avant de revenir à l’École comme Sous-écuyer en janvier 1853.

Il est promu lieutenant en mai 1855, puis capitaine et Écuyer de l’École impériale de cavalerie en 1860. Il est affecté le 29 novembre 1861 au 1er Dragons pour accomplir un nouveau temps de commandement.

Il publie à Toul, en 1864, la première édition de « Gymnastique équestre ».

Il est fait chevalier de l'ordre de l’Épée de Suède en 1864 et Chevalier de la Légion d'honneur en 1869.

Il participe à la guerre de 1870 avec son régiment qui appartient à l'armée du Rhin. Il prend part aux combats sur la frontière, puis autour de Metz, avant d'être englobé dans la capitulation de Bazaine (28 octobre 1870).

Il rentre de captivité fin mai 1871 et est nommé chef d'escadrons au 5ème Dragons à Abbeville (Somme) en 1872.

Il est placé hors cadre le 1er juillet 1873, date à laquelle il passe au commandement du dépôt de remonte d'Agen en qualité de chef d'escadrons.

En 1874, il est nommé Écuyer en chef à l’École de cavalerie de Saumur. A la demande de ses élèves, il fait rééditer son ouvrage de 1864 sous le titre de « Méthode progressive applicable au dressage du cheval de troupe, d'officier et d'amateur », ouvrage réédité en 1875, 1877, 1886 et 1897 à Saumur (répertorié à la Bibliothèque nationale de France).

En raison de problèmes de santé, il est admis à la pension de retraite par décret du 6 mars 1877 et rayé des contrôles de l’École de Cavalerie de Saumur le 13 mars 1877.

Il se retire à Nérac, où il décède en 1879.

(1) Son père, Louis DUTHIL, baron de la TUQUE, né à Nérac le 10 novembre 1794, est avocat à la Cour de Paris en décembre 1817, sous-officier dans la Garde Royale sous la Restauration. Il est propriétaire à Nérac, ville dont il devient maire en 1830 et conseiller général de 1831 à 1833. Il siège au conseil d'arrondissement par ordonnance du roi Louis-Philippe du 19 février 1831. Il est maire de Lisse de 1835 à 1839 et député de 1842 à 1848 ; il soutient la majorité conservatrice sous la Monarchie de Juillet. Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur en 1838 et promu Officier de la Légion d'honneur en 1845. Il épouse Marie BARADA le 8 décembre 1859 à Nérac et reconnaît Mathieu-François DUTHIL comme son fils légitime. Il compte parmi les riches propriétaires et siège au conseil des Directeurs de la Caisse d’Épargne de Nérac. Il décède à Nérac le 24 octobre 1869.

Antoine, Bertrand BROUS

Antoine, Bertrand BROUS naît à Lisse le 21 avril 1835 à huit heures du matin. Il est le fils de Pierre BROUS, charpentier mécanicien, âgé de trente-cinq ans et de Anne BERTRAND, son épouse.

Sa déclaration de naissance est faite en présence de Pierre FABRE, âgé de soixante ans, et de Pierre LALANNE, âgé de cinquante-deux ans, tous deux cultivateurs, devant le maire, Louis DUTHIL.

Il est décrit sur ses états de service comme mesurant 1,64 m, de visage ovale, ayant un front ordinaire, des yeux bleus, un nez gros, une bouche ordinaire, un menton fourchu, et des cheveux et sourcils noirs...

Ayant comme profession celle de bouchonneur, il est appelé (classe 1855) sous le n° 10 de la liste du contingent du département de Lot-et-Garonne et devient militaire ; il entre au service le 5 avril 1856 à vingt-et-un ans.

Il arrive au 3ème régiment de Zouaves le 10 mai 1856 comme zouave de 2ème classe. Il embarque avec son régiment à Marseille et débarque à Philippeville (Algérie) le même mois.

Il participe ainsi aux campagnes d'Afrique de 1856, 1857, 1858, et jusqu'au 4 mai 1859, campagnes qui permettent d'achever la conquête de l'Algérie avec la soumission de la Grande Kabylie dans des conditions particulièrement difficiles.

Le 3ème Zouave est ensuite intégré à l'Armée d'Italie (à partir du 5 mai 1859) que le prince Napoléon conduit en Toscane pour soutenir le Piémont et la cause de l'indépendance italienne, puis il est mis à la disposition de Victor Emmanuel pour renforcer son armée.

Le 31 mai 1859, au combat de Palestro (Italie) qui oppose l'armée franco-piémontaise aux autrichiens, il est blessé d'un coup de feu à la jambe gauche qui nécessite son amputation.

Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 4 juin 1859 et il est décoré de la Médaille de Savoie (Al Valore Militare) le 9 juin 1859.

Il décède des suites de sa blessure le 28 juin 1859 à l'hôpital de Vercelli (Province du Piémont en Italie).

Il aurait été « libérable » le 31 décembre 1862.

Le Brevet de chevalier de la Légion d'honneur d'Antoine, Bertrand BROUS est remis à sa mère, madame Anne BERTRAND, veuve de Pierre BROUS, le 9 juillet 1862 à Barbaste où elle réside

Jules, Lionel LAROZE

Jules, Lionel LAROZE naît le 11 novembre 1847 (à vingt heures cinquante) à Réaup. Il est le fils de Romain LAROZE, âgé de trente-trois ans, propriétaire à Labarthe, et de Hélène, Cornélie DECHOC, son épouse.

Sa déclaration de naissance est faite en présence de François DIGNOSCLE, âgé de quarante-cinq ans, cultivateur au Petit Labarthe, et de Jean CLAVERIE, âgé de quarante-quatre ans, cultivateur au Grand Labarthe, auprès de Louis VIGUE, maire, comme l'indique son acte de naissance (dont copie certifiée conforme en 1890 par Étienne DUCOMET, maire de Réaup).

Après avoir exercé quinze ans comme avocat, et avoir été chef de cabinet du ministre de l'Intérieur, Jules LAROZE est nommé Maître des Requêtes au Conseil d’État par décret du 5 mai 1888. Il cesse ses fonctions au Conseil d’État le 24 avril 1890.

A partir de cette date, il est Directeur du Cabinet du Garde des Sceaux et Chef de la Division du Personnel au ministère de la Justice et des Cultes (décrets du 3 avril 1890).

Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur le 17 juillet 1890 et reçoit ses insignes le 25 octobre 1890 des mains de monsieur Edmond MOREAU, liquidateur de sociétés et administrateur près le Tribunal de Commerce de la Seine.

Il est nommé Maître des Requêtes honoraire par décret du 12 novembre 1890.

Le 14 février 1892, il est nommé Directeur du Personnel et de la Comptabilité du ministère de la Justice et des Cultes, fonction qu'il exerce jusqu'au 7 mars 1892.

Il est promu au grade d'Officier de la Légion d'honneur par décret du 2 janvier 1907 et sa croix d'officier lui est remise à l'Élysée, le 29 janvier 1907, par le Président de la République, Armand FALLIERES.

Il décède le 15 juin 1925 à son domicile, 9 rue de la Baume à Paris (8ème arrondissement).

Pierre, Camille, Théodore OBISSIER

Pierre, Camille, Théodore OBISSIER naît le 24 mars 1853 à Réaup (à quatre heures du matin). Il est le fils de Romain, Denis OBISSIER, âgé de vingt-huit ans, meunier, marchand de farine au moulin de Capignon, et de Jeanne Clara GRAVES, son épouse, âgée de vingt-quatre ans.

La déclaration de naissance est faite en présence de Martin BALLETON, âgé de cinquante-quatre ans, propriétaire à Ponton et de Jean TEULERE, âgé de soixante-dix ans, métayer à Christian ; l'acte est signé par Louis VIGUE, maire.

Docteur en médecine depuis le 12 juillet 1876, Pierre OBISSIER est nommé médecin adjoint titulaire de l'administration centrale au ministère des Travaux Publics le 14 décembre 1880, puis médecin en chef de ce même ministère le 1er août 1883.

Lors de la 5ème pandémie de choléra recensée au niveau mondial (1881 – 1896), il est Délégué de la Préfecture de police de Paris et du Conseil d'hygiène pendant l'épidémie cholérique de 1883 et 1884. Il est également médecin expert près les tribunaux de la Seine à partir du 1er mai 1886.

Il est titulaire des médailles de bronze et d'argent du ministère de l'Intérieur, et est Officier d'Académie du 6 janvier 1886.

Il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 12 juillet 1890 et reçoit sa croix de chevalier, le 3 septembre 1890, des mains de Jean-Joseph PEYROT, chirurgien des Hôpitaux, chirurgien à l'hôpital Lariboisière (Jean-Joseph PEYROT est né le 19 novembre 1843 à Périgueux (Dordogne), il est chevalier de la Légion d'honneur du 12 juillet 1886, et sera promu officier le 11 janvier 1899, commandeur de la Légion d'honneur le 26 janvier 1906 et décédera le 11 novembre 1917).

Il est promu au grade d'Officier de la Légion d'honneur par décret du 13 juillet 1908 et reçoit les insignes d'officier, le 10 août 1908, des mains du docteur Albert, Antoine, George DEHENNE (né le 5 juin 1852 à Bourbourg, département du Nord, chevalier de la Légion d'honneur par décret du 6 janvier 1890, le docteur DEHENNE a été promu officier de la Légion d'honneur par décret du 5 janvier 1904).

Pierre OBISSIER décède le 4 juillet 1933 à l'âge de 80 ans, à Paris 17ème. Il est veuf en premières noces de Marie, Louise FOZEMBAS, et divorcé en secondes noces de Marie Euménie PARENTEAU qu'il a épousée le 12 juin 1902 à la mairie de Saint-Nom-la-Bretèche (Seine et Oise).

Vital DUCOMET

Vital DUCOMET naît le 23 décembre 1874 (à sept heures du matin) à Réaup. Fils de Daniel DUCOMET, métayer, âgé de 28 ans, et de Élisabeth BOISSE, ménagère, âgée de 27 ans, son épouse, demeurant ensemble au Couston.

Sa déclaration de naissance est faite en présence de Jean LABARTHE, cantonnier, âgé de 39 ans et de Louis SARIS, résinier, âgé de 24 ans et elle est signée par monsieur BERRY de la BARRIERE, maire de Réaup.

Le 2 janvier 1905 à Castelculier (arrondissement d'Agen), il épouse Gabrielle, Julia, Marie, Thérèse DUCOR, née à Laugnac (canton de Prayssas) le 10 août 1884.

Professeur de botanique à l’École Nationale d'Agriculture de Rennes et directeur du jardin botanique de Grignon de 1915 à 1931, il est professeur à l'École Nationale d'Agriculture de Grignon (Seine-et-Oise).

Docteur ès Sciences Naturelles, ingénieur agricole, il est officier d'académie et officier du Mérite agricole.

Il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 29 décembre 1921. Sa croix de chevalier lui est remise le 24 janvier 1922 par François JOUVET, directeur de l’École Nationale d'Agriculture de Grignon (né le 19 décembre 1866 à Lurcy-le-Bourg, département de la Nièvre, François JOUVET a été nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret du 22 janvier 1919 et sera promu officier par décret du 6 janvier 1927).

Vital DUCOMET est l'auteur de nombreux ouvrages et publications scientifiques parmi lesquels on peut citer ceux répertoriés à la Bibliothèque Nationale de France (BNF) :

  • La Botanique populaire dans l'Albret (1903),

  • La Brunissure des végétaux et sa signification physiologique (1904),

  • Malformation de fraise (1904),

  • Un coin des Landes, étude de géographie botanique (1905),

  • Recherches sur le développement de quelques champignons parasites à thalle subcuticulaire (1907),

  • Pathologie végétale maladies parasitaires champignons bactéries (1908),

  • Recherches sur quelques maladies des plantes cultivées (1909),

  • Sur la discontinuité des phénomènes de cicatrisation (1910),

  • Contribution à l'étude de la maladie du châtaignier (1910),

  • Les maladies des céréales (1913),

  • Rapport sur les essais de pomme de terre en 1923,

  • La culture en montagne et les maladies de dégénérescence de la pomme de terre (1934),

  • La maladie verruqueuse de la pomme de terre (1934),

  • Les maladies de la pomme de terre (1935).

Maurice, Louis, Augustin DELHOMME

Maurice, Louis, Augustin DELHOMME naît le 25 août 1876 (à dix-sept heures) à Réaup.

Il est le fils de Pierre, Maurice DELHOMME, gendarme, âgé de trente-six ans, et de Marie GASC, sans profession, âgée de vingt ans, demeurant ensemble à Mézin.

La déclaration de naissance est faite en présence de Pierre Alexis GIRISSE, instituteur public, âgé de trente-quatre ans, et de Saturnin Louis GAROSTE, prêtre, âgé de cinquante-six ans, devant le maire, Étienne DUCOMET.

Son « État des services » indique qu'il mesure « 1,69 mètre, a des sourcils bruns, une bouche petite et un menton rond ». Il est incorporé au 6ème régiment d'artillerie le 1er novembre 1896 comme 2ème classe Canonnier Conducteur.

Il est nommé Brigadier le 18 septembre 1897, puis Brigadier Fourrier le 3 juin 1898 et Maréchal-des-Logis-Fourrier le 1er octobre 1898.

Il fait campagne en Tunisie du 28 janvier 1899 au 14 février 1909.

Nommé Maréchal-des-Logis le 26 mai 1900, puis à nouveau Maréchal-des-Logis-Fourrier le 8 octobre 1901 et Maréchal-des-Logis le 4 décembre 1901, il accède au grade de Maréchal-des-Logis-Chef le 6 mai 1903 et à celui d'Adjudant le 1er mai 1908.

Il est fait chevalier de 1ère classe de l'Ordre du Nichan Iftikhar par le Bey de Tunis.

Affecté au 2ème Régiment le 25 janvier 1909, il embarque à Tunis le 12 février 1909 et débarque à Marseille le 14 février date de son arrivée au Corps. Il est commissionné Adjudant le 12 janvier 1910.

Il reçoit la Médaille militaire par décret présidentiel du 2 septembre 1910.

Le 4 mai 1912, il est affecté au 18ème régiment d'Artillerie, puis, le 18 décembre, il est nommé S/Lieutenant de Territoriale au 57ème régiment d'artillerie de campagne (RAC) du 17ème Corps d'armée (ce régiment, créé en 1911 à Toulouse, a reçu son étendard des mains du Président de la République, Armand FALLIERES).

Il fait campagne contre l'Allemagne à partir du 2 août 1914, et il est nommé Lieutenant le 18 décembre 1914. Son régiment est engagé dans la bataille des frontières, dans la bataille de la Marne et dans la première bataille de Champagne.

Début 1917, le 267ème régiment d'artillerie de campagne est créé avec une partie des éléments du 57ème et du 9ème RAC.

A la date du 1er avril 1917, il figure sur l'ordre de bataille du 267ème RAC, parmi les officiers adjoints du 1er groupe composé des 41ème, 42ème et 43ème batteries. Son régiment est engagé d'avril à juin sur le front des Vosges, puis, du mois d'août au mois d'octobre, dans le secteur du Chemin des Dames.

A compter du 5 novembre 1917, il prend le commandement de la 42ème section des munitions d'artillerie (SMA) du 267ème Régiment d'Artillerie (Parc d'Artillerie de la 161ème Division).

De janvier à mars 2018, son régiment participe aux violents combats sur l'Ailette, avant de rejoindre en août la Champagne où il participe, au sein de la IVème armée, à l'offensive victorieuse de fin septembre/début octobre.

Le 267ème RAC est ensuite envoyé à nouveau sur le front des Vosges jusqu'à la signature de l'Armistice. Il entre alors en Alsace.Son régiment reçoit la croix de guerre avec palme le 13 décembre 1918 (il est dissout le 1er avril 1919, la guerre étant terminée).

Maurice, Louis, Augustin DELHOMME est nommé Chevalier de la Légion d'honneur par arrêté du Ministre de la Guerre en date du 13 juillet 1918 avec effet du 10 juillet 1918.

Il se marie à Réaup le 3 novembre 1921 avec Juliette GUILHEMPÉ, née à Tosse (Landes) le 19 juillet 1885 et demeurant à Lavardac. Il exerce alors la profession de négociant.

Il décède le 26 juillet 1938 à son domicile à Réaup. Sur son acte de décès il est indiqué qu'il est épicier... C'est l'instituteur Maurice LASSAUQUE, domicilié à Réaup qui fait la déclaration de décès auprès de Gaston GAS, adjoint au maire de Réaup.

Il repose au cimetière de Beaulieu à Réaup.

Jean BRUMON

Jean BRUMON naît le 5 août 1881 (à cinq heures du matin) à Réaup. Il est le fils de François BRUMON, charbonnier, âgé de trente-neuf ans, et de Charlotte DROUILLET, ménagère, âgée de trente-cinq ans, mariés, domiciliés à Campot, à Réaup. La déclaration de naissance a été faite en présence de Louis Saturnin GAROSTE, prêtre, âgé de soixante-deux ans et de Pierre LAGONNELLE, instituteur public, âgé de cinquante-deux ans auprès du maire, monsieur VERDIE.

Il se marie le 27 avril 1907 à Réaup, avec Marie CASTEX, cultivatrice, née en 1889 à Houillès et demeurant chez ses parents au lieu-dit Gaspa, commune de Réaup. Sur son acte de mariage, il est précisé qu'il exerce, à cette date, la profession de charbonnier et qu'il réside à Menjot sur la commune de Réaup. C'est Guillaume DUFAU, maire de Réaup, qui prononce cette union.

Le 27 novembre 1908, son épouse met au monde leur fils qu'ils prénomment René.

Cultivateur, appartenant à la classe 1901 du recrutement de Marmande, il est mobilisé au 15ème régiment d'infanterie d'Albi qui compte à la mobilisation 62 officiers, 3 310 hommes de troupe... et 166 chevaux ou mulets. Son régiment est rattaché à la 64ème brigade de la 32ème division du 16ème Corps d'armée et participe en 1914 aux combats de Morhange, Rozelieures, Kortekeer-Cabaret (Belgique), Saint-Mihiel et à la bataille des Flandres.

Début 1915, il est engagé sur le front de Champagne. En mars ce sont les terribles combats du Bois Sabot où le régiment, engagé les 7, 8 et 13 mars, perd son chef de corps ainsi que 9 autres officiers tués, 2 officiers disparus, 445 hommes tués ou disparus, et 9 officiers et 633 hommes blessés. Le régiment occupe ensuite les tranchées de Mesnil-les-Hurlus jusqu'à la fin juillet. Les pertes sont énormes : entre le 11 avril et le 22 septembre, le 15ème régiment d'infanterie reçoit 1 885 hommes en renfort, c'est-à-dire qu'il a fallu remplacer plus de la moitié de son effectif !

Le 29 mai 1915 au Mesnil (près de Souain, Perthes-les-Hurlus, Massiges) Jean BRUMON est grièvement blessé par un éclat de bombe qui lui provoque une fracture compliquée de la jambe droite ce qui nécessite son amputation de la cuisse droite au tiers inférieur.

Il fait ainsi partie des 55 000 blessés auxquels s'ajoutent les 22 000 morts et les16 000 disparus français qui, entre septembre 1914 et mai 1915, ont permis de progresser à cet endroit du front de deux kilomètres sur vingt-cinq kilomètres de large, pour « grignoter » finalement quelques kilomètres carrés de sol français occupés par les allemands !

Il est reconnu mutilé de guerre à 100% du fait de cette amputation et des séquelles qui en résultent.

Il reçoit la Médaille militaire le 6 février 1935 avec jouissance du 1er décembre 1934.

Il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 28 avril 1939 pour prendre rang du 2 juin 1938 en qualité d'ancien soldat au 15ème régiment d'infanterie et de mutilé de guerre à 100% (Loi du 26 décembre 1923). Sa croix de chevalier lui est remise le 22 juin 1939 par Léon, Edmond, Jean, Guillaume LÉBÉ, receveur de l'Enregistrement à Mézin. (Léon, Edmond, Jean, Guillaume LÉBÉ est né le 3 avril 1893 à Bonas dans le Gers, il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret du 17 décembre 1933).

Jean BRUMON a effectué quatre ans et vingt-sept jours de services militaires.

Il décède le 11 avril 1940.

René, Gaston FABRE

René, Gaston FABRE naît le 23 mars 1885 (à six heures) à Réaup. Il est le fils d'Emmanuel FABRE, contremaître, âgé de trente ans, et d’Élodie CATHALA, sans profession, âgée de vingt-six ans, mariés, demeurant à Capignon, commune de Réaup. La déclaration de naissance est effectuée devant le maire, Arthur de SAUVAIGE, en présence de Daniel ERIAL, propriétaire cultivateur, âgé de soixante-huit ans, et de Jean LAGRÉOU, métayer, âgé de soixante-cinq ans, domiciliés tous deux à Capignon.

Il effectue deux ans de services militaires (1914-1916), est blessé et reconnu invalide à 30%.

Il exerce ensuite les fonctions de fondé de pouvoirs et compte 33 ans de services civils lorsqu'il est retenu pour recevoir la Légion d'honneur.

Installé dans le Tarn, il est très impliqué dans la vie associative : il est trésorier général de l'Union fédérale tarnaise des Anciens combattants et victimes de la guerre, membre du bureau de l'association Mazamétaine des Mutilés et réformés de la Grande guerre, membre du conseil d'administration et trésorier de la Société de Secours Mutuels « Mutuelle interprofessionnelle et Autonome de la région Mazamétaine », membre du conseil d'administration et trésorier de la Caisse d'assurances sociales de la région Mazamétaine, membre du conseil d'administration de la Coopérative d'alimentation des mutilés et réformés de la région de Mazamet, et membre de la commission cantonale des Pupilles de la Nation.

Il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 29 janvier 1939, publié au Journal Officiel du 2 février 1939. Sa croix de chevalier lui est remise à Toulouse le 9 mars 1939 par Léon, Angély VIALA, vice-président de l'Union fédérale des associations d'anciens combattants.

Il décède le 21 août 1951 à Mazamet.

Émile CONTE

Émile CONTE naît le 18 novembre 1895 (à dix-huit heures) à La Verrerie, à Lisse. Fils de Jean CONTE, cultivateur âgé de trente-trois ans et de Jeanne TARRIT, cultivatrice, âgée de vingt-quatre ans.

Sa déclaration de naissance est faite en présence de Joseph MARC, cultivateur âgé de soixante-neuf ans, et de Germain CHAUVET, instituteur public, âgé de vingt-sept ans, tous deux domiciliés à Bouraillon. L'acte de naissance est enregistré par Gabriel BOUCAUT, maire de la commune de Lisse.

Agriculteur avant la Grande guerre, résidant à Calignac et appartenant à la classe 1915 de la subdivision de Marmande dans le canton de Mézin (n°761 au registre matricule de recrutement), ses services militaires comptent du 20 décembre 1914 (il vient d'avoir dix-neuf ans) au 11 mars 1916. Ses états de service indiquent qu'il mesure « 1,61 mètre, cheveux châtain foncé, yeux orange et vert, front moyen, nez moyen, visage rond »...

Il est d'abord incorporé, le 20 décembre 1914, comme soldat de 2ème classe, au 107ème régiment d'infanterie d'Angoulême (qui est rattaché à la 46ème brigade d'infanterie de la 23ème division d'infanterie du 12ème corps d'armée). Son régiment reçoit le baptême du feu en Belgique, à Isel, le 21 août 1914, puis il est engagé dans la bataille de la Marne (le commandant du XIIème corps écrit à cette occasion au commandant du 107ème régiment « votre régiment est admirable... aucun autre dans l'Armée française n'aurait mieux fait »!), puis en Champagne et en Lorraine.

Il est ensuite affecté le 22 mai 1915 au 9ème Bataillon de Chasseurs à pied de Longuyon/Longwy (qui fait partie de la 87ème brigade d'infanterie de la 4ème division d'infanterie du IIème corps d'armée) qui se trouve alors dans le secteur de Fresnes-en-Woëvre.

Placé en réserve du 5 au 19 juin, le bataillon est mis, le 20 juin, à disposition du général commandant la 3ème division pour poursuivre les combats de la Tranchée de Calonne, du ravin de Sonvaux, puis des Éparges. Lors de ces combats en première ligne, Émile CONTE est blessé et il est amputé des deux jambes au niveau du tiers supérieur. Il fait l'objet de la citation suivante : « Excellent chasseur. A été blessé grièvement le 12 août 1915 en étant de sentinelle avancée dans un endroit particulièrement battu par l'ennemi. A fait preuve du plus grand courage. ».

Il reçoit la Médaille militaire et la Croix de Guerre avec palme le 20 août 1915. Il est rayé des contrôles le 25 juillet 1916 et rejoint l’École Professionnelle de Montpellier qui a été créée en 1915 par le Comité héraultais de l’œuvre des mutilés de la guerre au profit des blessés militaires. Mutilé de guerre à 100%, ses services civils sont comptés à partir du 11 avril 1918 au Service de Santé de la 18ème Région (Bordeaux). Il se marie à Bourg (Ain) le 5 avril 1919 avec Marie Olga PÉLISSON.

Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur le 24 mars 1924, et sa croix de chevalier lui est remise le 21 mars 1925 par monsieur Jules GENEVES, officier d'administration principal du Service de Santé (né le 10 juillet 1871 à Sisteron, Basses Alpes, chevalier de la Légion d'honneur du 20 avril 1910). Il est comptable au Service de Santé à Bègles en 1924 et employé de bureau en 1933. Il est ensuite promu Officier de la Légion d'honneur et reçoit sa croix d'officier le 10 juin 1934 à Bègles, des mains de Raymond, Julien DAZAT. Il décède le 26 juillet 1974 à Villenave-d'Ornon (Gironde).

Vous pouvez télécharger le dossier complet ici : cv-des-legionnaires-natifs-de-reaup-lisse-intramuros_71c07eb6ab8df76c94051c36f319c605.pdf