Montaigu-le-Blin : Histoire

De l’ère primaire à l’époque gallo-romaine
Montaigu-le-Blin , en Fort-Terre (ou Forterre), se caractérise par son sol argilo-calcaire aujourd’hui très propice à l’agriculture (ce fut loin d’être le cas dans le passé (cf. ci-après) et ses collines appelées puys ou plus couramment « tureaux » (en langage local). Il semble que ces tureaux, qui se présentent en somme comme les premiers contreforts des Monts de la Madeleine et du Forez, soient les restes d’îlots battus par la mer à l’ère primaire.
Ce pays au sol gras, profond, humide, couvert de marécages et de forêts, fut quasiment inhabité avnt la conquète de César qui y installa la tribu errante des Boiëns appelés à devenir de rudes paysans.
On peut voir aujourd’hui diverses traces du passé gallo-romain et notamment celles d’une enceinte sur le tureau de Chassemiane ou celles de la voie romaine reliant Vichy (Aquae Calidae) à Autun (Augustodunum, alors capitale des Eduens), encore visibles au lieu-dit Presles.

Du Moyen-Age à nos jours
Le nom de Montaigu apparaît pour la première fois, en 1095, dans une bulle du Pape Urbain II énumérant les propriétés des sires de Bourbon (Archambaud V en l’occurrence) et attestant de la fondation, à Monte-Acuto, d’un prieuré bénédictin dépendant du site clunisien de Souvigny et dont les seules traces subsistant aujourd’hui sont l’église et la maison Charmedieu.
Les moines furent d’infatigables artisans du défrichement et de l’assainissement des sols marécageux.
L’époque de l’ascétisme et des grands travaux de défrichement bénédictins s’achève à partir du milieu du XIIème siècle. Au cours des siècles suivants, les guerres continuelles ruinent les abbayes. Le prieuré de Montaigu n’échappe pas à la règle et s’éteint au cours du XVIème siècle au point qu’il n’en subsiste plus aucune trace dans un acte de 1747.
A la Révolution, la commune de Montaigu-le-Blin est formée par la paroisse du lieu à laquelle viennent s’ajouter un peu plus tard celle de Ciernat puis une partie de celle de Saint-Etienne du Bas. La population vit alors exclusivement de l’agriculture et va profiter des progrès apportés par le XIXème siècle. C’est notamment au cours de celui-ci que l’assainissement complet de la Forterre (qui, seul, aura permis de livrer à la culture les terres fertiles que nous connaissons aujourd’hui), fût réalisé, avec notamment l’assèchement des marais sous l’impulsion des frères de Vaulx.
L’élevage du charolais, introduit en Bourbonnais à la même époque va aussi largement profiter aux agriculteurs. De nos jours encore, Montaigu-le-Blin conserve son caractère agricole dominant. Les exploitations sont de taille importante (150 à 200 ha en moyenne).
Privilégiant son histoire et son patrimoine, la commune reste à l’écart de l’évolution industrielle.
Du milieu du XIXème siècle à la Grande Guerre, la population de Montaigu est quasiment restée stable au voisinage de 1 000 habitants. A l’instar de l’évolution générale du monde rural, elle n’a cessé de décroître jusqu’au début du XXIème siècle et est aujourd’hui stable, voire en très légère augmentation.
Au début du XXème siècle, Montaigu-le-Blin comptait de nombreux commerces et ateliers d'artisans (vingt-quatre noms recensés au registre du commerce de 1908 par exemple) : maçons, menuisiers, maréchaux-ferrant, charpentier, charrons, tailleurs d'habit, meuniers, boulangers, épiciers, bouchers, aubergistes, marchand de vin, distillateur, …
En 1929, la liste des électeurs à la Chambre départementale d'Agriculture comportait encore cent soixante-deux noms. La dernière foire aux bovins s'est tenue sur la Place en 1958. Village de tradition agricole Montaigu joue aujourd’hui pleinement la carte de l’Europe par la présence de quelques familles portugaises, hollandaises et anglaises (en résidence principale ou secondaire).