BUDGET 2025 : ENTRE INCERTITUDES NATIONALES ET RESPONSABILITÉ LOCALE

Publié le mardi 10 juin 2025 - Vernouillet

Laurent BAIVEL – Adjoint délégué aux Finances, aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

Le Vernolitain : Quelles sont les orientations qui ont guidé votre stratégie financière, et plus particulièrement le budget 2025 ?
Laurent Baivel : Nos exigences étaient de trois ordres, tout particulièrement pour ce budget élaboré dans un contexte des plus particuliers :

  • Une gestion rigoureuse, grâce au grand professionnalisme des services ;
  • Une recherche permanente de l’efficience des dépenses qui permet de dégager des marges de manœuvre tous les ans, à réinvestir dans nos projets ;
  • Faire des choix importants pour assurer la santé financière de la Ville, tant en fonctionnement qu’en investissement.

Le Vernolitain : Vous parlez de choix importants pour assurer la santé financière de Vernouillet, mais quels sont-ils ?
Laurent Baivel : Sur la partie dédiée au fonctionnement, nous avons décidé de :
▪ Maintenir les capacités d’achat des services municipaux, pour les Vernolitains ;
▪ Toujours prioriser l’éducation et la petite enfance en réservant notamment 15 nouvelles places de crèche pour les Vernolitains (un coût de 90 000 € en année pleine) ;
Optimiser l’organisation des services pour minimiser l’impact des décisions imposées par l’Etat, notamment sur l’aspect masse salariale.

Pour continuer à investir de manière responsable, nous avons fait le choix de :

  • Ne pas « brader » les terrains municipaux constructibles : environ 10 millions d’euros de recettes non réalisées sur le mandat municipal pour cause de contexte économique défavorable ;
  • Ne pas remplacer ces ventes non réalisées par un emprunt équivalent (10 millions d’euros) car il est hors de question pour nous de surendetter la ville ;
  • Revoir le calendrier de nos investissements (rénovation du stade de l’Amandier repoussée), en conservant la priorité à l’éducation en rénovant 2 écoles entièrement durant le mandat et en continuant d’investir sur les bâtiments, comme la réfection complète de la toiture au Clos-des-Vignes pour près de 600 000€ ;
  • De continuer à aller chercher des subventions pour financer les investissements prioritaires ;
  • Souscrire un emprunt pour financer une partie de la rénovation de l’école élémentaire Fratellini, sur laquelle nous allons investir plus de 2,6 millions €.

Pour 100€ de taxe foncière perçue, voici l’équilibre des dépenses de la Ville :

Le Vernolitain : Vous avez exprimé l’intention néanmoins d’emprunter 1,5 millions d’euros sur l’année 2025 ? Pouvons-nous encore nous le permettre ?
Laurent Baivel : L’emprunt, quand il est raisonnable, est une solution saine pour les collectivités afin de financer les investissements structurants qui leur incombent. Aussi, nous avons effectivement proposé au budget 2025 un emprunt d’1,5 millions € pour financer la rénovation de l’école Fratellini dont le chantier démarrera cet été. Emprunter pour rénover notre patrimoine pour les 20 à 30 prochaines années est une attitude responsable pour la commune, du fait de l’ampleur de l’opération prévue. Notre situation d’endettement est favorable et l’emprunt que nous solliciterons nous permet de rester en dessous de la moyenne, ratio économique intéressant à connaître pour se situer dans le panorama financier national.

Le Vernolitain : L’actualité nationale troublée a certainement contribué à des choix compliqués pour les collectivités ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
Laurent Baivel : En effet, l’instabilité gouvernementale et la situation financière de notre pays a mis en première ligne le service public et notamment les collectivités locales. Les collectivités locales sont largement mises en cause au niveau national dans les problématiques financières rencontrées alors même que nous sommes, contrairement à l’Etat, obligés de voter nos budgets équilibrés. Ce même Etat, qui passe son temps à dire que les collectivités publiques dépensent trop, nous impose de plus en plus de dépenses tout en diminuant directement ou indirectement nos recettes.
Depuis 2014, les baisses de dotations nous ont coûté, en cumulé, entre 10 et 11 millions d’euros. Il est à noter que ce montant est supérieur aux sommes qui sont nécessaires aux investissements que nous avons dû repousser sur ce mandat, en responsabilité face à la situation économique et sociale.
A côté de cela, nous avons fait le choix de ne pas augmenter les impôts, conscients de la situation économique des Français et ne souhaitant pas faire porter la responsabilité des contraintes financières rencontrées aux contribuables vernolitains malgré une inflation toujours présente.

Le Vernolitain : Vous annoncez à la fois des baisses de recettes massives et de nouvelles dépenses obligatoires imposées aux collectivités : quelles sont-elles ?
Laurent Baivel : La commune a reçu cette année une nouvelle annonce de baisse de sa dotation générale de fonctionnement* 42 000 € par rapport à l’an dernier. Une nouvelle baisse annoncée tardivement alors que nous avions déjà prévu, une baisse de 20 000 €. S’ajoutent la sortie de deux dispositifs de péréquation* : le FSRIF* et la DSU* soit entre 2024 et 2026 près de 438 000 € de recettes annuelles en moins pour notre collectivité.
Dans le même temps, le gouvernement Barnier a créé le DILICO * : dispositif ponctionnant une part des recettes des collectivités pour enrayer la dette de l’Etat. Bien que « symbolique » pour Vernouillet (1 834 €), c’est une nouvelle taxe à l’encontre des collectivités pour un total de 1 milliard d’euros en 2025, confirmé par le projet de loi de finances voté.
Une autre décision du gouvernement concerne l’augmentation des cotisations employeurs pour les collectivités pour financer les retraites des fonctionnaires. Ainsi, 3 points de cotisation employeurs par an sur 4 ans seront imposés aux collectivités soit, pour Vernouillet, 85 000 € environ par an sans aucune marge de manœuvre.

Le Vernolitain : Un dernier mot à ajouter ?
L’équipe municipale a pris ses responsabilités, tout au long de ce mandat, en faisant des arbitrages difficiles lui permettant de voter un budget 2025 sincère, bien sûr équilibré et qui priorise l’éducation et la petite enfance, pour l’avenir de Vernouillet et le bien-vivre des familles vernolitaines. Grâce à une mobilisation permanente, de concert avec les services municipaux, nous arrivons à maintenir un niveau de service ambitieux sur l’ensemble des compétences exercées par la Ville et un bon niveau d’investissement et d’entretien des biens municipaux.