Église Sainte-Sigolène

On ne sait rien sur l’église primitive, vraisemblablement de style roman. Son édification devait remonter au XIIe siècle. Il n’en demeure que la base carrée à trois niveaux dégressifs jusqu’à 10 mètres de hauteur avec des ouvertures en forme de meurtrières et ses marques de tâcherons.
Son aménagement fut repris au XIVe siècle comme en témoigne l’architecture de la petite chapelle dite « des fonts baptismaux » avec le profil des arcs à méplat qui ornent ce lieu.

La tour du clocher devint ensuite octogonale percée de 24 ouvertures sur les 3 étages qui abritent les cloches. Sur chaque face des étages supérieurs s’ouvrent des bases géminées avec remplage à simple oculus formant un tympan nu en un arc plein cintre ou à peine brisé.

Le clocher, surmonté d’une flèche recouverte d’ardoise, culminait à 36 mètres de hauteur. Ce type de clocher appartient à la famille architecturale gothique languedocien du XVe siècle.
Le 4 juillet 1884, à 16h30, la foudre détruisit la flèche et incendia le clocher. Il fut décidé, lors de sa reconstruction, d’exhausser la maçonnerie de 1,40 mètre et de porter la pointe du clocher à 18,90 mètres. Ainsi l’édifice, avec une hauteur totale de 53 mètres, a certes gagné en élégance, mais a perdu tout son cachet original.
Le feu du ciel frappa encore deux fois, en 1929 et 1933, mais les dégâts furent limités grâce au paratonnerre.

Les églises gothiques du XVe siècle ont souvent conservé le souvenir de l’édifice qu’elles remplaçaient en réemployant quelques vestiges de cette époque. C’est ainsi que sur le portail d’entrée, on peut voir une série de têtes humaines de conception grossière, disposées en arc de cercle. Ce sont des réminiscences de l’époque romane, récupérées sur l’église primitive.

La première église mesurait 24,30 mètres de longueur, 8,40 mètres de largeur, 10,40 de hauteur. Ses dimensions correspondaient à une population de 500 âmes environ. Elle a une orientation vers Jérusalem.
Le plan de la grande majorité des églises de style gothique languedocien se ramène au très simple dessin de la croix latine avec comme variante essentielle le chevet plat ou le chevet polygonal, comme à Soual. Ce plan très économique a été adopté à une époque très appauvrie par les croisades et la guerre de Cent ans.